Alejandro a déclaré à EFE que "les accusations formulées par les organisations sportives [le CONI et l'UCI] se réfèrent à des faits qui se seraient déroulés il y a plus de six ans. Mes principales victoires (Tour d'Espagne, Liège Bastogne Liège, Dauphiné Libéré, Tour de Catalogne, étapes du Tour de France, Tour de Romandie, etc.) sont incontestables".
Je ne reprend que cette phrase-là des déclarations d'Alejandro car c'est celle qui me semble la plus importante. Il a acquis le plus gros, et surtout le plus beau, de son palmarès depuis 2006, en étant propre, ou tout comme. Valverde le justifie par le fait qu'il n'a jamais été contrôlé positif et que son "passeport biologique est irréprochable". En réalité, pour moi, la preuve la plus significative de cette propreté est le fait que l'UCI n'a jamais trouvé quoi que ce soit à dire sur Alejandro sur la période 2006-2010. Croyez moi, s'il y avait eu rien que le moindre petit élément, l'UCI, au vu de son attitude depuis 2007 (elle cherche à tout prix à faire suspendre Valverde, en le persécutant), n'aurait pas hésité à le mettre en avant. Voilà donc la preuve qu'il n'y a rien contre Alejandro et que celui-ci a acquis la majorité de ses (belles) victoires proprement.
Lui retirer ses victoires acquises depuis mai 2009 n'aurait donc aucun sens et serait une véritable injustice. S'il a commis une faute, ce qui est possible, alors retirons lui ses victoires acquises à l'époque. Ce serait bien plus logique. Quand à la suspension, je ne trouve pas cela normal de s'acharner sur Valverde pour une affaire qui date d'il y a plus de six ans (pour rappel, il y a prescription au bout de huit ans). Cela ne fait pas de bien au cyclisme de ressortir l'affaire Puerto, une affaire déjà classée, où la justice a déjà tranché, y compris en ce qui concerne Alejandro puisque pour rappel, le TAS avait en 2007 reconnu l'innocence de Valverde. Le CONI a trouvé de nouvelles preuves pour Valverde ? Eh bien, je vais vous dire une chose : même si la culpabilité d'Alejandro a été prouvé (5 ans après les faits), le mieux pour le cyclisme aurait été de savoir dire "on tourne la page, et si ce coureur recommence, cette fois il n'aura pas droit à une seconde chance". L'UCI n'a pas été capable d'avoir ce résonnement. Elle a préféré tenter de le suspendre six ans après, alors qu'entre temps, le cycliste a clairement changé d'attitude et est devenu n°1 mondial ! Utilité ? Nulle. Pire : cela fait du mal au cyclisme.
Certains objectent que Basso et Ulrich, eux, ont payé, et que la véritable injustice est que Valverde soit passé entre les mailles du filet. C'est vrai, Alejandro a bénéficié d'un traitement de faveur de la part de l'Espagne, lors de l'éclatement de l'affaire, en 2006 ; mais d'une part, ce n'est pas le seul, y compris parmi les champions actuels (suivez mon regard...) ; et d'autre part, encore une fois, il faut savoir tourner la page. Oui, Valverde a sans doute eu de la chance à l'époque. Non, ce n'est pas une raison pour le persécuter tout le reste de sa carrière. Des coureurs qui sont passés entre les mailles du filet, il y en a plein. Dans les années 90, c'était le cas de pratiquement tout le monde. Et il y en avait encore sans doute beaucoup au début des années 2000. Valverde est pourtant le seul à qui l'on vient chercher des noises autant de temps après...
Le pire, dans cette affaire, c'est qu'Alejandro a proposé au TAS, à l'UCI et au CONI réaliser un test ADN dans un laboratoire indépendant, en suisse, afin de prouver son innocence, et que cette proposition n'a pas été accepté. Pourquoi ? Si ces organisations étaient si sûres d'elles concernant la culpabilité de Valverde, pourquoi avoir refusé ? On ne le saura sans doute jamais. Ce dont on peut être certain, en revanche, c'est qu'il y a définitivement quelque chose de pourri dans le monde du cyclisme.
Le plus probable actuellement, c'est retrait des victoires depuis mai 2009, et fin de suspension mai 2011.