31 Août 2010, 14:18
Ce n'est pas les larmes aux yeux mais presque que je vous écris ce message qui me vient du coeur, un coeur envouté par les commentaires pragmatiques et critiques de Laurent Fignon à l'égard du cyclisme d'aujourd'hui, envouté par ses exploits autant que par ses malheurs, envouté surtout par la mort de ce champion qui aurait du rejoindre Anquetil et Hinault au rang des quintuples vainqueurs du Tour de France.
On retiendra sa malchance lors du Tour de France 89, mais oubliera t-on ses exploits lors du Tour 84, les tricheries des Italiens lors du Giro 84, sa blessure de 85 qui met fin provisoirement à son état de grâce?
On retiendra sa rupture avec Cyrille Guimard, mais qui oubliera sa fantasque et fantastique victoire en 92, devant une équipe Castorama déchainée, après avoir survolé le Ballon d'Alsace?
On retiendra son look "ringard" et marginal, mais qui osera oublier qu'il remportera magistralement deux Milan San Remo grâce à une science de la course hors du commun du à une intelligence peu répandue dans la milieu du cyclisme?
On retiendra ses critiques aigries du duel Contador-Schleck, mais qui pourrait contredire que cela n'avait tout bonnement rien à voir avec celui qui l'opposa à Greg LeMond lors du Tour 89?
Mais surtout, on retiendra sa mort par cancer. Mais qui pourrait nier son talent hors du commun qui ne devait rien au dopage?
Son livre de l'an dernier m'avait bouleverser, tant dans ma conception du cyclisme que du grand homme. Il avait tout pour changer le cyclisme, pour en faire autre chose qu'une course cadenassée et vouée à un scénario ennuyant et frigide. J'aurais tant aimer qu'il commente encore le Tour de France quand un Français viendrait enfin à monter sur la première marche du podium de la Grande Boucle.
C'est à une Légende cycliste que nous disons aujourd'hui au revoir. Mais c'est surtout à un homme de conviction et de talent que nous versons une larme.
Adieu Laurent, pour moi tu en aura gagné 5.