ursul a écrit:décidément, c'est plus du cynisme, c'est du pessimisme!
Non, c'est bien du cynisme. Le pessimisme serait de dire qu'il n'y a que des tricheurs dans le lot, le cynisme simplement qu'il y aura toujours quelques tricheurs dans le lot. Le propos initial n'était pas d'accuser tout le monde, juste de tirer une conclusion statistique.
ursul a écrit:CSC_3187 a écrit: Soit on considère l'homme comme vertueux, Soit on considère l'homme comme opportuniste,
faux! même faux-dilemme
Un bon vieux sophisme (merci Aristote)...
Donc pour toi, c'est soit noir, soit blanc? On peut très bien avoir un type ambitieux et qui renonce partiellement à ces ambitions... ou même un autre qui ne vise pas assez haut pour oser tricher. L'ambition et l'honnêteté ne sont pas deux choses incompatibles... Le succès et l'honnêteté non-plus... Oui, bien souvent on voit des gens "tricher" et triompher un moment, mais on voit aussi des triomphes honnêtes. Dès lors qu'on sort du domaine du cyclisme pour justifier nos arguments, les tiens tombent un peu à l'eau. Dans la vie dite "courante", la malhonnêteté et la "triche" ne sont pas garante de succès, d'autant que la justice existe, même si elle est loin d'être parfaite.
alors non, moi je n'adhère pas à ta vision du monde, je ne suis ni un optimiste, ni un utopiste, mais bien un visionnaire!
Serait-ce un sophisme que d'affirmer la même conclusion que la tienne ? Tu as un certain sens de l'auto-contradiction si c'est le cas. Non, il n'y a pas de dilemme, puisqu'on aboutit à deux conclusions avec deux hypothèses, qu'il existe des gens honnêtes et des gens malhonnêtes qui réussissent. La conclusion finale est donc purement statistique, mélange de blanc et de noir.
Ca peut donc aussi être gris, mais gris, c'est bien un mélange de noir et de blanc. Oui, il y a des hommes qui vous louvoyer entre les deux positions selon le sujet, d'autres qui préfèreront tricher petit parce qu'ils n'osent pas faire plus ou qu'ils n'ont pas envie de plus. Au fond, c'est un détail qui ne change pas la conclusion. La triche n'est pas une grandeur destinée à être quantifiable. Qu'on triche peu ou beaucoup nous rend tout aussi fautif. Qu'on réussisse peu ou beaucoup ne diminue pas la faute non plus.
La conclusion ne se voulait pas un jugement sans appel condamnant définitivement l'homme comme égoïste et opportuniste. Ce n'est qu'une conclusion statistique sur la nature de l'homme. Si la triche lui est chevillée au corps, ce n'est pas pour autant que tous les hommes seront ainsi. On trouvera des spécimens parfaitement honnêtes. On trouvera aussi des situations qui ne mériteront pas que l'on triche. Cette conclusion remet par contre en cause l'idéal du sport tel que je l'ai vu prononcé ici. Il suffit d'un tricheur pour fausser la compétition, alors qu'il faut que tout le monde soit honnête à l'opposé. Comme on pourra vraisemblablement toujours trouver un tricheur, le sport ne sera jamais idéal, bien que le vainqueur puisse être tout à fait honnête.
Je vais encore faire parler mon cynisme en nuançant ta conclusion. Dans la vie courante, la malhonnêteté n'est pas "toujours" garante de succès. Ce n'est pas blanc ou noir non plus, ça dépend des cas et là il semblait manquer un mot pour apporter cette nuance. Cependant, j'aurais tendance à penser qu'il est souvent plus facile de succomber à la malhonnêteté que de rester honnête, sinon la justice aurait moins de travail. D'ailleurs, la justice reste imparfaite, elle ne peut pas nous protéger contre tous les coups bas dont on peut être victime. Il y a des faits qui sont moralement condamnables sans l'être judiciairement. Je préfère rester un observateur cynique, je n'ai pas la prétention d'être un visionnaire et d'avoir tout compris avant les autres.
@ Noel29 : Je n'ai jamais parlé de lutte anti-dopage. Bien entendu, que l'homme soit naturellement porté sur la triche ne donne pas une raison pour autoriser celle-ci. Je me contentais de nuancer la vision que l'on a du sport. Apprécions-le pour ce qu'il est, une compétition entre hommes avec toutes ses dérives potentielles, un spectacle, et non pour ce que l'on veut en faire, un combat vertueux et loyal, honnête et éthique. Apprécier ainsi le sport n'oblige pas à cautionner le dopage, simplement à se dire que ce n'est pas si grave de croiser des tricheurs. Le problème se pose surtout au niveau du sportif lésé, mais c'est à lui de choisir sa voie, comme il le ferait pour les autres cas de conscience qui se posent dans sa vie.