15 Août 2010, 11:01
Ben Arfa-OM, c'est la guerre
Alors que l'OM a perdu son deuxième match en deux journées à Valenciennes (2-3), ça s'agite toujours en coulisses. Hatem Ben Arfa menace dans L'Equipe de stopper sa carrière si le club refuse de le laisser partir à Newcastle. Et il ne mâche pas ses mots à l'encontre de Dassier et Deschamps.
Samedi soir, Hatem Ben Arfa n'a pas assisté à la défaite marseillaise à Valenciennes (2-3). Il revenait de Newcastle où il s'était rendu vendredi afin de négocier son transfert. Une nouvelle preuve qu'il n'a plus la tête à l'OM. Et s'il fallait encore le démontrer, l'ancien Lyonnais a affiché clairement son désir de quitter le club dans un long entretien accordé à L'Equipe. "Je ne retournerai plus à la Commanderie. C’est fini, annonce-t-il. Je suis prêt à ne plus jouer de la saison. J’ai ma fierté, ma dignité. Je ne suis pas un bouche-trou. Je ne suis pas un paquet de lessive. Je ne suis pas de la [CENSORED]". Le joueur n'y va pas par quatre chemins : "C’est parce que mes dirigeants se foutent de ma gueule qu’aujourd’hui je vous annonce que je suis prêt à mettre ma carrière entre parenthèses s’ils n’acceptent pas la proposition de Newcastle, comme c’était prévu au départ. L’OM voulait un prêt. Que l’OM ne revienne pas là-dessus ! Sinon, on ira loin".
Ben Arfa avait promis d'aller au clash si les dirigeants marseillais ne le laissaient pas partir. Dimanche, il a déterré la hache de guerre. "Je ne suis pas une marionnette", s'emporte-t-il. Dans sa ligne de mire, Jean-Claude Dassier figure en bonne place. "Tout a été mal géré. Dans une situation comme celle de l'OM, c'est important d'avoir un président fort. Pape Diouf m'aurait dit oui ou non dès le départ. Lui, au moins, il savait gérer ses hommes et ces moments-là. Les vrais hommes, c'est dans ces moments qu'on les voit, pas quand tout va bien, après un titre", accuse-t-il. Didier Deschamps n'est pas épargné. "Je n'ai plus envie de travailler avec ce coach, assène-t-il au sujet de son entraîneur. C'est un problème de confiance. Je ne sens pas de sincérité avec lui. Quand il me parle, j'ai toujours l'impression qu'il a une idée derrière la tête".
"Mon casier était déjà vide"
Alors comment en est-il arrivé là ? "A la base, je ne voulais pas partir", jure-t-il. Mais on lui aurait annoncé qu'il n'était plus indispensable à l'OM. "A l'issue du premier stage en Bretagne, le coach a souhaité discuter avec moi. La discussion a eu lieu dans son bureau. Il m'a fait comprendre qu'il ne souhaitait pas me conserver", dévoile Ben Arfa qui minimise une sortie nocturne avec certains coéquipiers*. Les dirigeants voulaient tellement se séparer de moi qu'ils étaient d'accord pour me prêter. Clairement, ça voulait dire : Dégage !". Finalement, l'indésirable devient indispensable lorsque Mamadou Niang fait ses valises. Alors, quand le club fait volte-face et refuse de le laisser partir à Newcastle, il voit rouge. "Tout devait être finalisé mardi à Newcastle. Jean-Claude Dassier l'avait annoncé après le match contre Caen, à la télévision. J'ai dit au revoir à tous les joueurs et au staff après ce match. Je ne devais pas revenir. Mon casier était déjà vide", raconte-t-il.
Aujourd'hui, le bras de fer est engagé. Pour lui, hors de question de faire machine arrière. Il ira à Newcastle coûte que coûte. Il y a deux ans, lors de son transfert de Lyon à l'OM, HBA avait déjà eu recours au conflit pour quitter son club formateur. "Si vous ne prenez pas une décision dans ce sens, j'arrête le football", menaçait-il déjà devant la commission juridique de la LFP. Ce nouvel épisode ne va pas arranger son image de joueur à problème. "Je suis blindé, rétorque-t-il. Avec le temps, les gens verront que j'avais raison. Dans le vestiaire, mes coéquipiers ont compris. Ils savent l'injustice que je subis (...) Ce n'est pas parce que nous sommes payés que nous sommes des esclaves. En gros, ce serait : 'On te paye donc ferme ta gueule' ?"
"J'ai l'impression de ne pas avancer"
S'il rejoint finalement les Magpies, il connaîtra son sixième entraîneur**. Pas mal à seulement 23 ans. "Ce manque de stabilité, je l'ai subi, pas voulu", se défend le Marseillais. "En revanche, c'est vrai que j'ai l'impression de ne pas avancer. Je sais que je dois être plus régulier. J'ai besoin de confiance pour le devenir", estime-t-il. La trouvera-t-il en Angleterre ? "Si j'avais un petit doute, j'aurais zappé Newcastle d'entrée. Je sais que le coach pense à moi. Il a compris qui j'étais, quel joueur j'étais", promet-il. Alors que son entrée convaincante en Norvège avait enfin laisser espérer son éclosion en Bleu, il serait dommage de tout gâcher. Encore une fois.
* "Le coach a trouvé que je n'étais pas assez concerné. Un stage chacun le gère à sa manière. J'ai donné ce qu'il fallait", se justifie-t-il dans les colonne du quotidien.
** Gérard Houllier, Paul Le Guen, Alain Perrin, Eric Gerets et Didier Deschamps
Eurosport - Anthony PROCUREUR