5 Avril 2010, 23h45Comme chaque soir, Arnaud Gagnon, Edvald Boasson Hagen, Jerry Le Cannelec et Dominique Pastis font le tour du bâtiment principal pour s'assurer que tout le monde se porte bien. Dans le noir complet, avançant grâce à la seule lumière d'une petite lampe torche, les quatre compagnons observent calmement les larges couloirs. Pourtant, il est une zone qu'ils n'osent jamais explorer, le cinquième bloc de chambres où se situent les terrifiantes Ludmia Ruft et Maitsa Rena. Mais ce soir, Edvald se sent d'humeur aventureuse.EDVALD : Hé les mecs ... et si on allait jeter un oeil vers la chambre des vampirettes ... Que risque t'on après tout ?
Les trois semblent douter ...EDVALD : Bon okay, j'y vais tout seul !
Edvald pénètre dans le couloir menant au Bloc 5, d'un pas assuré et regardant droit devant lui. Arnaud regarde Jerry et Dominique, ils se décident alors à suivre. Mais au fur et à mesure qu'ils avancent, des bruits oppressants se font entendre, des pleurs, des chuchotements. Le stress monte dans le petit groupe, les images d'horreur de l'attaque des anges est toujours gravée dans les mémoires. Les bruits se font plus forts, il proviennent de la chambre au fond à gauche, la plus grande chambre du bloc, celle de Ludmia Ruft et Maitsa Rena.JERRY : Vous êtes sûr que vous voulez y aller ? Ce sont des démons ces filles ...
Edvald s'approche de la porte entrouverte, il l'ouvre doucement, la pièce est éclairée par des bougies. Edvald s'avance suivi par Arnaud et Dominique, Jerry reste en retrait comme si il pressentait quelque chose. Il avait surpris une conversation quelques jours plus tôt, et il se méfiait vraiment de ces femmes depuis. Passée la petite entrée de l'appartement, Edvald pousse la porte menant au salon. Il voit alors Maitsa de dos, nue, assise sur une chaise penchée sur un bureau écrivant. Elle sanglote, elle semble ne pas maîtriser son corps. Ils entendent toujours les murmures d'une voix de femme, ressemblant à des incantations. Edvald est inquiet ...EDVALD : Maitsa ? Tu vas bien ?
Elle ne bouge pas et reste prostrée sur son bureau. Quand soudain, les murmures cessent ... Les quatre hommes ont peur, le contexte est terrifiant ... Subitement, les bougies s'éteignent dans un courant d'air froid ... Les quatre se retrouvent dans le noir ...ARNAUD : Criss ... La lampe torche vite !
Jerry allume la lampe torche et observe les alentours. Il place la lumière vers le bureau ... Maitsa n'est plus là ... Une présence se fait sentir autour d'eux, comme tourbillonnante, ... JERRY : Elle s'est barrée bordel !!
Jerry entend un bruit à sa gauche. Il se retourne brusquement en éclairant ce côté de la pièce. Il aperçoit furtivement Maitsa dans son mouvement, puis il revient sur elle. Aussitôt, la femme saute vers Jerry dans un cri arrachant. MAITSA : GROUAAHHHHGRGGHHH !
JERRY : Aarrghh !! Aidez m...
La lampe torche percute le sol, éclairant Maitsa et Jerry, la jeune femme essaye de mordre Jerry, celui ci se débat mais sa force est impressionnante ... EDVALD : Faut l'aider !
Arnaud, Dominique et Edvald sautent sur Maitsa essayant de la contenir, elle se défend comme une diablesse en criant et convulsant. Des larmes de sang coulent le long de ses joues, ses mains sont ensanglantées, comme le reste de son corps. Dans la bataille, Maitsa attrape Arnaud par le poignet et le lance contre le bureau. Le québécois reste assommé au sol. Edvald essaye alors de lui faire une prise au niveau du cou, mais elle est insaisissable, elle crie telle une harpie glaçant le sang de ses adversaires. D'un geste brusque, elle se défait de l'emprise des deux hommes, dans le choc, Edvald et Dominique basculent. Maitsa se retrouve face à eux, les deux hommes au sol reculent, essayant de saisir un quelconque objet. Les yeux de Maitsa flamboient d'un rouge vif et transperçant. Mais brusquement, la possédée s'écroule au sol, épuisée. La lumière s'allume, Ludmia Ruft sort de la chambre dans son chaperon noir profond et regarde le scène. LUDMIA : Alors on rentre chez les gens sans y être invité ?
Dominique et Edvald sont pétrifiés. Ils regardent Ludmia la peur au ventre.LUDMIA : Vous n'allez quand même pas faire dans vos pantalons ? La lumière est revenue, pas de panique ... Allez debout !
Les deux hommes se lèvent tremblant. Arnaud, lui, se réveille une main sur le crâne montrant qu'il lui faudra beaucoup d'aspirines pour faire passer ce mal.ARNAUD : Ouch ... Qu'est ce qui s'est passé ?
EDVALD : On s'est fait attaqué par une gorgone ou une autre bestiole possédée à forme humaine ...
LUDMIA : Un peu de respect pour ma femme ... merci ...
Arnaud remarque du sang sur son bras, en regardant vers son bras, il aperçoit un parchemin ensanglanté au sol ...ARNAUD : Qu'est ce que c'est ...
Arnaud ramasse le papier et le montre à ses amis.
Dominique pointe le doigt vers Jerry. Jerry est au sol, comme paralysé, la face figée sur une expression de terreur. Une marque ensanglantée au niveau de son cou, que visiblement Maitsa a réussi à mordre.DOMINIQUE : On devrait peut être s'occuper de lui avant ?
LUDMIA : Laissez moi faire ... Prenez le parchemin et dégagez de mon appartement ... Vous avez tout saccagé !
Comme à son habitude, Dominique fait de la résistance.DOMINIQUE : Il n'en est pas question ! Je ne vous laisserai pas seule avec Jerry ! Qui sait ce que vous allez lui faire subir comme incantations ou comme rites cannibales !
LUDMIA : Tu préfère que je te sorte ?
Soudain, quatre soldats armés pénètrent dans la chambre dont le Capitaine Etxebarria.CAPITAINE : Personne ne bouge ! Au premier geste de travers, je donne l'ordre de tirer ! Qu'est ce qui se passe ici ?
EDVALD : Et bien ...
Le capitaine envoie un coup de crosse au visage d'Edvald ...CAPITAINE : Je t'ai rien demandé ! Tu veux que je remplace ce qui te sert de cerveau par un alliage cuivre et tungstène ?
Le général entre alors dans la chambre suivi par d'autres habitants.GENERAL : Etxebarria ... Baisse ton arme.
CAPITAINE : Ouais, ça marche Général ...
GENERAL : C'est quoi tout ce boucan ?
DOMINIQUE : On effectuait notre ronde du soir, et on a entendu des bruits suspects dans la chambre de Maitsa et Ludmia ... Nous avons donc décidé d'entrer dans l'appartement. Là, Maitsa nous a attaquée et a blessé deux de nos hommes. Jerry est toujours au sol.
LUDMIA : En attendant, je vous ai évité un sale quart d'heure ... J'aurai dû venir goûter à votre chair moi aussi ...
Rieta entre en courant dans la pièce.RIETA : Ludmia ! Est ce que Maitsa a fait une crise ??
LUDMIA : Oui ... elle a mordu le breton.
RIETA : C'est pas vrai ... Mais qu'est ce que vous foutiez là !
EDVALD : Et du calme ! On se fait agresser par une cinglée démoniaque et c'est de notre faute.
Ludmia pousse alors un grand cri de colère et lance un regard terrifiant à Edvald.EDVALD : Hey ! C'est bon les vampires lesbiennes ... La prochaine fois, je vous bute !
Ludmia se met alors à rire.GENERAL : Bon cessez vos gamineries ... Il n'y a pas de démons. Peut être que Maitsa souffre de troubles de la personnalité ...
EDVALD : Ce con de Général joue le psy maintenant ...
Le Capitaine avance d'un pas pressé vers Edvald et lui assène un violent coup de crosse à nouveau.CAPITAINE : EXCUSE TOI IMMÉDIATEMENT ! EXCUSE TOI OU JE T’ÉCLATE LA TRONCHE ! T'AS COMPRIS MORVEUX ?
GENERAL : Etxebarria ! Ce n'est pas grave ...
CAPITAINE : C'est notre loi Général ! Personne ne peut insulter le Général ! Les dissidents, je les troue façon emmental !
GENERAL : Bon tout le monde se calme ... On doit essayer de comprendre la situation.
DOMINIQUE : Mon Général ... Arnaud a aussi trouvé un parchemin ... Il a certainement été rédigé par Maitsa pendant sa crise ...
GENERAL : Merci Dominique. Arnaud, apporte moi ce document ...
Arnaud avance vers le Général et lui confie le parchemin. Le général l'analyse brièvement.GENERAL : Je crois que nous allons cesser de dormir, tout le monde est réquisitionné pour essayer de comprendre cette énigme. Tout le monde se dirige vers la bibliothèque. Rieta ? Vous êtes en mesure de soigner Jerry ?
LUDMIA : Moi je peux vous le réveiller tout de suite ...
GENERAL : Allez y ...
Ludmia se place entre Maitsa et Jerry et commence une courte incantation. Immédiatement, Maitsa et Jerry se réveillent comme après un long sommeil.JERRY : Bordel, j'ai mal au cou ! Qu'est ce qui s'est passé put*ain ?
GENERAL : C'est pas le moment de discuter. Debout ! Tout le monde dans la bibliothèque. Exécution ! Soldats, Allez réveiller tous les cerveaux de la zone ! On a besoin de tous les neurones disponibles.
Sur les ordres du général, les habitants du complexe se dirigent vers la bibliothèque, et les soldats se dispersent vers les chambres et maisons.