Présentation du Parcours : Aux côtés d'Andy Schleck
Notre envoyé spécial est allé à la rencontre d'Andy Schleck qui a accepté de nous révéler son point de vue sur le parcours après une semaine de préparation intenseTony ZAMBRO : Bonjour Andy, il paraîtrait que tu as reconnu le parcours avec ton directeur sportif dans son intégralité, mes sources sont-elles bonnes ?Andy SCHLECK : J'aurai envie de vous dire non car ce n'est pas vrai, mais j'y ai passé tellement de temps que je ne peux pas dire qu'il y a une étape dont je ne connais pas les secrets.
T.Z. : Ces paroles sont très intrigantes. Qu'est-ce-qui vous a poussé à une telle reconnaissance approfondie ce que vous ne faisiez pas par le passé ? A.S. : En fait, j'ai toujours su que le vainqueur du Tour se devait de connaître le parcours en long et en travers et je ne cache pas que c'est là mon objectif. Quand j'ai vu le tracé en Octobre lors de la présentation de Monsieur Prudhomme, je suis resté perplexe et un peu embarrassé. Le parcours n'avantage personne ; ni Contador, ni moi, ni quiconque. Un pur grimpeur se fera avaler par les quatre chronos, un pur rouleur ne survivra pas à la semaine de l'enfer dans les Alpes, et puis un outsider ne sera jamais assez costaud pour gravir toutes les étapes difficiles de ce Tour que je ne peux compter sur mes doigts.
T.Z. : Vous semblez inquiet et peu confient, serait-ce du à la séparation avec votre frère ? Etes-vous gêné par son absence ?A.S. : Absolument pas. Tout le monde m'a décrié car j'aimais trop mon frère et que je courais pour lui. Et ben voilà, je vais faire taire les mauvaises langues et avec ma nouvelle équipe, je me sens plus fort, ni mon frère, ni qui que ce soit pourra désormais se mettre sur mon chemin. J'ai l'assurance de celui qui se prépare à faire tomber Contador. Mais je vous tiens pour témoin, cela ne veut pas dire que j'ai tourné le dos à mon frère, au contraire. Et si par hasard, nous devions nous trouver ensemble lors d'une étape, notre collaboration sera toujours aussi dangereuse pour les autres coureurs.
T.Z. : Alors ce Tour, vous nous le décortiquez ? A.S. : Tout d'abord, le Prologue à Palme ; 10 kilomètres, un faux-plat, peut-être du vent, ce sera un peu comme l'année dernière, en plus court et moins dur. Moi qui n'aime pas les prologues, je suis satisfait mais je risque de perdre gros tout de même. La première étape ensuite sera un casse-patte dangereux. Si le vainqueur de la veille est un pur rouleur peu adapté aux élévations de la route - comme Grabsch - les équipes de Puncheurs vont tout faire pour aller décrocher ce dernier et chercher le maillot jaune. Ce jour-là, on peut assister à une double-course. Ensuite, deux étapes tranquilles qui souriront aux sprinters s'ils contrôlent bien les échappées. Restons vigilant tout de même, le Giro a montré que le général pouvait se jouer sur des étapes secondaires. Puis le contre-la-montre par équipe : environ 30 kilomètres, cela peut paraître court, mais la moitié du circuit dont le début et la toute fin présentent des pourcentages assez élevés pour creuser des écarts. Mon équipe semble être adapté à ce genre d'exercice mais d'autres pourraient voir leur chance de victoire finale réduite à néant.
T.Z. : Et ensuite ?A.S. : La suite est un enchaînement d'étapes vallonnées, de plaine, de moyenne montagne, toutes aussi dangereuses les unes que les autres. Puis il y aura la semaine folle avec Agnel, Risoul, le Galibier, l'Iseran, les Aravis, la Colombière, la Ramaz, Joux-Plane, Avoriaz et Guebwiller, bref, l'enfer pour les non grimpeurs avec cette étape vers Morzine qui sera dantesque - j'ai du m'y prendre à deux fois pour la reconnaître dans son intégralité. Pourtant, celle-ci est courte - 175 kilomètres - mais redoutable. L'ascension chronométré vers le Grand Ballon d'Alsace est une discipline depuis longtemps oubliée sur les routes du Tour. Son retour sera attendu. Puis, si les écarts sont toujours trop serré - ce dont je doute - il y aura l'étape de Mutzig avec ses cols de deuxième catégorie qui peuvent permettre à une échappée de rallier l'arrivée avant le paquet. Je crois que j'ai tout dit.
T.Z. : Merci beaucoup Andy, j'espère que cela éclairera nos lecteurs.