[HTC-High Road] Reprise du récit sur PCM France P. 192

Tour de Romandie (suite) :

Etape 2

On a le maillot, on va tenter de le défendre. Rabon protège Pinotti, tandis que Gretsch et Hansen mènent la chasse derrière les 11 échappées. C’est en fait Hansen qui va faire le gros du travail, Gretsch n’en est qu’à son 2° jour de course, il a du mal à suivre. Sieberg décroche assez vite du peloton, l’étape est un peu trop escarpée pour lui. Les Cofidis nous prêtent main forte, et ils se relaient en nombre. L’écart descend, on pense revenir sur les échappées, mais c’était sans compter les 10 derniers km, en descente, où nous ne reprendrons pas une seconde. Le peloton termine à 44’’ des hommes de tête, et Pinotti perd son maillot. Rien de dramatique, ça nous évitera de porter le poids de la course sur nos épaules, on doit se concentrer surtout sur le général final.


Etape :

1. Aramendia Lorente (EUS)
2. Burghardt (BMC)
3. Lowe (GRM)
4. Roux (FDJ)
5. Roberts (MRM)

Général :

1. Goddaert (AG2R)
2. Aramendia Lorente (EUS)
3. Roberts (MRM)
4. Burghardt (BMC)
5. Maes (QST)
(…)
12. Pinotti (HTC) à 33’’


Etape 3 :

L’étape la moins escarpée de ce tour de Romandie, la seule chance pour les sprinters. Biarrement, il n’y a pas de grands leaders sur ce tour de Romandie, alors qu’avec ses deux étapes de montagne et ses deux chronos, ils auraient pu briller, mais beaucoup de bons sprinters, alors qu’ils n’ont qu’une étape pour s’expliquer. Le parcours n’est pas totalement plat, Hushovd, Freire et Boasson Hagen, qui passent bien les côtes, sont favoris, mais il faudra aussi sans doute compter avec Farrar, Petacchi, Allan Davis, Henderson, Chicci, Rojas ou Julian Dean. Du beau monde, donc. Ce ne sera pas évident pour notre sprinter, Goss, on va donc miser aussi sur l’échappée et y mettre un homme. Ce sera Hansen. Pour le récompenser de son travail de la veille, et de son dévouement à l’équipe, on lui laisse carte blanche. De plus, il a le dossard 13, espérons que ça lui porte chance !
On a toujours tort d’être superstitieux… dossard 13 ou pas, l’échappée dans laquelle figurait Hansen se fait reprendre à 20 km de l’arrivée. On assistera donc bien à un sprint massif.
Seuls 3 de nos coureurs ont un peu de jus : Pinotti, Peter Velits et Goss. C’est dans cet ordre-là que se fera notre train pour le sprint. Pinotti sait qu’il ne pourra rien faire dans l’emballage final, c’est pas son truc, il accepte donc volontiers de travailler pour Goss, alors qu’il est tout de même notre leader sur ce tour de Romandie et pourrait très bien se préserver ! Bel esprit de sa part. Pinotti prend une bonne roue, celle de Bazayev, puis le passe et nous met largement en tête du peloton. Avec un rouleur tel que lui, Velits et Goss sont emmenés comme dans un fauteuil. Le sprint est lancé derrière nous, Peter Velits lance le sien avec Goss dans sa roue. On y croit un petit moment, mais Freire et Rojas étaient trop forts aujourd’hui, ils nous passeront nettement. On prend malgré tout la 3° et la 4° place (respectivement Goss et Velits), et Pinotti termine 8°. De quoi être tout de même satisfait de cette journée.




Etape :

1. Rojas (GCE)
2. Freire (RAB)
3. Goss (HTC)
4. P. Velits (HTC)
5. Maes (QST)
6. Vicioso (AND)
7. Hushovd (CTT)
8. Pinotti (HTC)
9. Loosli (LAM)
10. Lastras (GCE)



Etape 4 : CLM


Un CLM de 25 km, avec une côte en début de parcours. Après sa belle démonstration lors du prologue, Pinotti doit remporter ce chrono, et creuser ainsi des écarts avec ses concurrents dans sa discipline de prédilection. Il doit le faire… et il le fait ! Deuxième victoire de Pinotti sur le tour de Romandie (et sa 3° victoire de la saison après le Tour du Pays Basque), qui distance Chavanel de 13’’ et Popovych de 25’’.
Pinotti reprend ainsi le maillot de leader. Il a 27’’ d’avance au général sur Popovych, et 31’’ sur Chavanel.
Bon chrono de Peter Velits, qui prend la 8° place, et se retrouve 4° du général à 49’’.


Pinotti en action

Si les choses pouvaient rester comme ça jusqu’à la fin du tour de Romandie, ce serait parfait pour nous : la victoire finale, et un 2° homme dans les 10. Mais je doute que nos adversaires l’entendent de cette oreille…

Pour l’instant, on est sur un petit nuage : 2 victoires, le maillot de leader et le maillot vert pour Pinotti, le maillot blanc de mailleur jeune pour Peter Velits, et la tête du classement par équipes.

Classements

Etape :

1. Pinotti (HTC)
2. Chavanel (QST) 14’’
3. Popovych (RSH) 25’’
4. Hincapie (BMC) 29’’
5. Jufre Pou (AST) 34’’
6. Koren (LIQ) 34’’
7. C. Meyer (GRM) 35’’
8. P. Velits (HTC) 40’’
9. Boasson Hagen (SKY) 43’’
10. Kaschechkin (LAM) 44’’

Général :

1. Pinotti (HTC)
2. Popovych (RSH) 27’’
3. Chavanel (QST) 14’’
4. P. Velits (HTC) 49’’
5. Jufre Pou (AST) 52’’
6. Hincapie (BMC) 52’’
7. Koren (LIQ) 56’’
8. Kaschechkin (LAM) 59’’
9. Flecha (SKY) 1’00
10. Roberts (MRM) 1’01

Tour de Romandie

Etape 5

On n’a pas l’intention de se faire avoir comme lors de la deuxième étape. La première partie du parcours est plate, ce qui nous avantage, car on n’a pas une équipe de grimpeurs mais de rouleurs. Le but est de laisser une petite échappé partir, bien contrôler sur le plat, ne pas leur laisser plus de 3 minutes d’avance, puis laisser les autres équipes travailler dans la 2° partie du parcours, montagneuse, et tenter de remporter l’étape avec Pinotti.
Le problème, c’est que pendant toute cette première partie, ça n’a cessé d’attaquer de toute part ! Pas un instant de répit pour le peloton, l’échappée ne prend forme qu’au début de la première montée.

Ils sont 4 : Possoni (SKY), El Fares (COF), Txurruka (EUS), et Lloyd (OPL). L’écart grimpe très vite, près de 5 minutes en quelques km. On veut commencer à mener un bon train dans le col, suffisant pour reprendre du temps, mais pas excessif pour ne pas nous griller, mais nos adversaires accélèrent le rythme, et notre équipe souffre. On ne peut pas mener à cette allure, participer à la chasse… non seulement les échappées font un grand numéro et ne perdent pas de temps, mais en plus tous nos coureurs se font larguer. A 1 km du sommet du premier col, Szmyd et Capecchi attaquent. Ce sont de sérieux clients pour la victoire finale. Dans la descente, on attend que plusieurs coureurs de l’équipe reviennent pour mener la chasse. Mais Szmyd et Capecchi ont déjà pris plus de 3 minutes. Capecchi lache Szmyd et fait une descente impressionnante, il creuse de gros écarts, plus de 5 minutes d’avance. Et devant, les 4 premiers échappés ne faiblissent pas. Cette étape devient un vrai cauchemar pour nous. Peter Velits, 4° du général, attaque. Ca obligera au moins nos adversaires à rouler sur lui, puisqu’on n’a pas les moyens de mener une chasse efficace. Les écarts se réduisent un peu. Ensuite, c’est Pinotti qui passe à l’offensive. Avec Jufre Pou et Chavanel, ils formeront un bon trio, mais seront repris à 10 km de l’arrivée. On reviend sur Szmyd, puis Lloyd à quelques km de l’arrivée. Mais Txurruka et El Fares ont fait une superbe course, ils prennent plus de 6 minutes au premier peloton d’une dizaine de coureurs (auquel appartient Pinotti, qui se classe 12° de l’étape). Possoni et Capecchi terminent 3 minutes derrière le vainqueur du jour, Txurruka.

C’était le pire scénario qui pouvait arriver, ou presque. Ce matin, Pinotti était favori pour la victoire finale, et ce soir, à la veille de la dernière étape, il n’est que 5° du général avec 4’30 de retard sur Txurruka et El Fares. On ne sait pas trop comment faire pour essayer de reprendre tout ce temps en une étape, mais on va devoir tenter quelque chose.


Les autres coureurs de l’équipe sont loin, Peter Velits termine 64° à 10 minutes (il tombe à la 45° place du général, et perd bien sûr son maillot blanc). Bak est 73°, Hansen 74°.



Peter Velits


Etape :

1. Txurruka (EUS)
2. El Farès (COF)
3. Capecchi (FOT) 3’30
4. Possoni (SKY) 3’44
5. Kashechkin (LAM) 6’39
6. Jufre Pou (AST)
7. Riblon (ALM)
8. A. Efimkin (ALM)
9. Dupont (ALM)
10. Chavanel (QST)
11. Flecha (SKY)
12. Pinotti (HTC)

Général :

1. Txurruka (EUS)
2. El Farès (COF) 7’’
3. Capecchi (FOT) 3’31
4. Possoni (SKY) 4’02
5. Pinotti (HTC) 4’30
6. Popovych (RSH) 4’57
7. Chavanel (QST) 5’01
8. Jufre Pou (AST) 5’22
9. Kaschechkin (LAM) 5’29
10. Flecha (SKY) 5’31

Yaroslav va le gagné ce Tour de Romandie

Yaroslav va le gagné ce Tour de Romandie

L'espoir fait vivre

Yaroslav va le gagné ce Tour de Romandie

La suite tout de suite...

Tour de Romandie (Suite et fin)


Etape 6 : la grande offensive

L’étape fait 122 km, elle commence à froid par deux grosses ascensions, puis 30 km de plat, une dernière grande montée, de 11 km, et enfin 20 km de descente et de plat.


Les premiers lacets du premier col, en tout début de course.

On a décidé de jouer le tout pour le tout. Ca casse ou ça passe. Peter Velits lance une grosse attaque dès les premiers mètres. Il creuse un bel écart, puis c’est au tour de Pinotti de dynamiter la course. Popovych le suit, et les deux hommes vont petit à petit revenir sur Peter Velits. Popovych et Pinotti étaient les deux hommes forts de ce tour de Romandie, ils se sont fait piéger hier, et aujourd’hui, les voilà parti pour un grand numéro. Derrière eux, le peloton tente de revenir, mais ils creusent l’écart et reviennent sur Peter Velits. Les trois hommes vont collaborer sans compter leurs efforts. Au sommet du premier col, ils ont déjà pris 3 minutes au peloton.


Velits, Pinotti et Popovych partis dans une vraie galère.


Ils passent en haut du 2° col avec 5 minutes d’avance. Pinotti est de nouveau leader provisoire du général, Popovych 2°.

En bas de la descente, ils ont 5’20 d’avance, il reste 65 km à parcourir. Dont plus de 30 km de plat, c’est là où l’on risque de perdre du temps. Les Footon de Capecchi s’allient aux Euskaltel de Txurruka pour tenter de revenir sur nous.

A 40 km de l’arrivée, on a encore 4’40 d’avance. On le doit à Peter Velits qui se sacrifie totalement pour son leader, et donne tout ce qu’il a pour placer Pinotti dans les meilleures conditions avant la dernière montée.

A 33 km, on est enfin au pied du dernier col. Pinotti, Velits et Popovych ont encore 4 ’20 d’avance sur le peloton. Velits a fait son boulot, héroïque, mais il n’en peut plus, et se range. Attaque de Pinotti. Popovych revient au train. Les deux hommes vont de nouveau collaborer pour tenter de continuer à creuser des écarts et reprendre les premières places du classement.


Popovych revient sans peine sur Pinotti, les deux hommes vont continuer à travailler ensemble pendant la dernière montée.

Mais derrière, ça accélère encore. Txurruka trouve des alliés de circonstance, notamment Le Mével et Chavanel, qui font un gros boulot pour diminuer les écarts. Ce qui a d’ailleurs le don de m’énerver, je ne comprends pas pourquoi ils roulent, ils ne pourront pas reprendre Pinotti et Popovych, et, puisqu’ils sont déjà derrière au général, ça ne change rien pour eux de terminer 2, 5 ou 15 minutes derrière. Qu’ils attaquent, mais pas qu’ils roulent ! Au sommet, l’écart n’est plus que de 3 minutes et quelques. Pinotti et Popovych ont bien résisté, mais ce n’est pas suffisant pour remporter ce tour de Romandie. Ils continuent à prendre tous les risques dans la descente, Pinotti s’accroche, perd parfois quelques secondes derrière le très bon descendeur qu’est Popovych, mais parvient à recoller. Sur le plat, les deux hommes de tête perdent encore une trentaine de secondes. Il ne leur reste plus qu’à se disputer la victoire d’étape. Un Columbia contre un Radioshack ? Aujourd’hui, cette rivalité n’a pas cours. Les deux équipes se sont alliées de superbe manière, avec beaucoup de panache dans cette étape épique, ils se sont battus ensemble, ont souffert ensemble, ont failli voir leur audace payer… Pinotti montera sur le podium ce soir, pas Popovych, l’italien laisse donc l’étape à l’ukrainien. Pour la troisième place, c’est Chavanel qu règle le sprint d'un petit groupe de 3 à 2'25, suivis d’une dizaine de coureurs qui terminent à 2’35. Les 4, 5 et 6° place sont prises par Efimkin, Casar et Capecchi.


L'étape pour Popovych.

Alors oui, on a de quoi avoir des regrets, on aurait dû remporter ce tour de Romandie. Si seulement l’équipe n’avait pas été à la rue lors de la 5° étape. Mais aujourd’hui, on a assisté à une telle étape que ça nous semble presque secondaire.
Suite au dernier chrono du tour du Pays Basque, Marco m’avait dit qu’il avait l’impression de ne pas mériter vraiment sa victoire après son chrono moyen. Là, à l’arrivée, la première chose que je lui dis, c’est « Après cette étape, toi ni personne d’autre ne pourra dire que tu n’as pas mérité cette 3° place. Qui est au fond encore plus belle que la 1° sur le tour du Pays Basque. Parce que là, t’es allé la chercher en donnant tout. » Et je n’oublie pas de féliciter chaleureusement Peter Velits pour le travail remarquable qu’il a effectué aujourd’hui. Ainsi que notre compagnon d’infortune du jour (même s’il remporte l’étape), Popovych…

On a tout de même une place sur le podium, 2 victoires d’étape et le maillot vert, ce tour de Romandie aura été très rassurant sur l’état de forme de Pinotti, et assez fructueux pour l’équipe.


Etape :

1. Popovych (RSH)
2. Pinotti (HTC) 2’’
3. Chavanel (QST) 2’25
4. A. Efimikin (ALM)
5. Casar (FDJ)
6. Capecchi (FOT) 2’33
7. Kasheckin (AST)
8. El Farès (COF)

Classement général final :

1. Txurruka (EUS)
2. El Farès (COF) 7’’
3. Pinotti (HTC) 1’52
4. Popovych (RSH) 2’08
5. Capecchi (FOT) 3’31
6. Possoni (SKY) 4’02
7. Chavanel (QST) 4’49
8. Kaschechkin (LAM) 5’29
9. Flecha (SKY) 5’31
10. Casar (FDJ) 5’50

Radio Tour

"On nous annonce que Pinta vient d'avoir un orgasme"

Yaroslav

Yaroslav

Ah quand m^me !!

Yaroslav

Ah quand m^me !!

j'ai été gentil là je met le paquet quand il gagnera une étape sur le tour ou un GT