24 Nov 2010, 21:15
Soupçons sur Pinotti !
La 2° place de Pinotti sur le Giro n’a pas manqué de susciter des interrogations. Je suis venu l’expliquer dans les médias, voici un petit extrait d’une interview avec un journaliste.
- Marco Pinotti était jusqu’alors considéré comme « le » modèle du coureur propre italien, les français citent Moncoutié, et nous, les italiens, on a Pinotti… mais admettez qu’il y a de quoi se poser des questions après ce podium totalement inattendu, à 34 ans !
- Oui, et battre Contador, Andy Schleck et Menchov sur ce Giro a été aussi un formidable exploit de Pinotti.
- Pardon ?
- Vous m’avez bien compris…
- Mais Contador, Andy Schleck et Menchov n’étaient pas sur le Giro…
- Ah bon ? Il y avait tout de même Franck Schleck, Evans, Samuel Sanchez, Van den Broek et Gesink.
- Ben… non.
- Et la redoutable équipe Liquigas avec Basso, Nibali et Kreuziger…
- Non plus…
- Alors il y avait au moins quelques très bons outsiders comme Cunego, Hesjedal, Wiggins, Vandevelde, Mosquera, Anton, Vinokourov…
- Non, mais…
- Et Sastre, Roche, Klöden, Porte, Gadret, Luis Leon Sanchez, Horner, Leipheimer…
- Certes, ils n’y étaient pas non plus mais...
- Vous vous étonnez du podium de Pinotti, mais, sans vouloir dévaloriser cette superbe 2° place qui nous a ravi, il faut avouer qu’il n’y avait, bizarrement, quasiment aucun grand coureur de courses étapes sur ce Giro. Tous ou presque ont fait l’impasse, sans doute pour se concentrer essentiellement sur le tour de France. Et a la liste des absents, il faut évidemment ajouter les suspendus : Pellizotti, DiLuca, Valverde. Les quelques très rares favoris présents, comme Rodriguez ou Armstrong, étaient surtout sur le Giro en préparation pour le tour, et donc pas à leur meilleur niveau. La différence, c’est que Pinotti, lui, a axé toute sa saison sur le tour d’Italie, il était dans la meilleure forme possible, et a cranement défendu ses chances, même s’il ne pouvait pas faire de miracles et distancer un Scarponi.
- Je vous l’accorde, il n’y avait pas une grosse concurrence, mais il termine tout de même avec une belle avance sur quelques très bons coureurs.
- N’oubliez pas que nous avons pris deux minutes et plus à tout le monde grâce au CLM par équipes ! Nous avons aligné une équipe de très bons rouleurs, spécialement pour remporter ce CLM et creuser de gros écarts. Et le pari a été réussi. On n’avait pas besoin d’équipiers pour porter le poids de la course en montagne ou en plaine, Goss n’était pas favori pour les sprints, Pinotti n’était pas favori dans les étapes de montagne. Mais le comble dans toute cette histoire, c’est que vous m’obligez à rabaisser cette 2° place de Pinotti, alors que l’équipe est extrêmement fière de sa performance…