31 Janvier 2010 : 22h00
Fraichement arrivés dans un chalet sur les bords du lac de Gérardmer, dans les Vosges, Francky Caccavelli, sur la terrasse, contemple le ciel étoilé et les eaux glacées en fumant calmement une cigarette qui semble lui procurer une chaleur réjouissante par ses nuits hivernales. Chaudement habillé d’un caban noir Burberry, Tony Battagliola, les mains dans les poches, revient vers la maison à travers la neige du jardin et surprend Francky fumant.
TONY : Stronzo ! Jette ça ! C’est pas bon pour ta santé fellas …
FRANCKY : Basta ! J’ai déjà mamma pour me dire ce que je dois faire …
TONY : Hé ! Comme tu veux ! On a une nouvelle chance ici, faut pas la gâcher !
Tony rejoint Francky sur la terrasse. Francky continue cependant à fumer sa cigarette avec ses attitudes de bandit macho.
FRANCKY : Je suis parti de Little Italy parce que je n’avais pas le choix Tonio, mais Don Volpino ne nous oubliera pas … Je n’attends pas de nouvelle chance ici, ça restera la même m*rde …
TONY : On a fait les cons, mais ici, nos familles sont en sécurité …
FRANCKY : Je ne me fais pas de soucis …
Francky sort son Beretta et le pointe vers l’horizon de la main droite, sa main gauche portant sa cigarette à sa bouche.
FRANCKY : Si on a un problème … comme au pays …
TONY : P*tain Francky, tu comprends pas la chance qu’on a d’être ici ?
Francky baisse son arme et jette sa cigarette machinalement.
FRANCKY : La chance ? Loin de notre pays chez ces puttana de rouges ? C’est l’enfer pour moi !
TONY : Mon père était rouge comme tu dis, il aurait aimé ce pays.
FRANCKY : Comment ça ? Nous sommes américains, le pays de la liberté d’entreprendre !
TONY : Liberté d’entreprendre ? Ah oui ! La mafia …
FRANCKY : La mafia c’était ta famille à toi aussi ! Comment tu t’es payé tes habits de prince ? Dis-moi ?
TONY : C’est du passé pour moi ! Maintenant nous avons un vrai métier ! On ne court plus pour les Volpino, c’est terminé, on court pour nous désormais, pour nos familles …
FRANCKY : Ce monde est une pomme pourrie Tonio, notre but est d’être le meilleur asticot ! Je ne renierai jamais ce que j’ai fais pour les Volpino, …
TONY : Pourtant ils veulent bien nous tuer ! En partie à cause de tes conneries …
FRANCKY : Mes conneries ? J’ai baisé la fille du consigliere Lupinelli, c’est tout !
TONY : Tu as oublié qu’elle était la fiancée de Mario Volpino ? Le fils du don ?
FRANCKY : Elle n’était pas sensée tout balancer …
TONY : Tu n’étais pas sensé non plus de finir Mario quand il a été touché dans une fusillade avec les flics…
FRANCKY : Comment j’allais prévoir que le Don apprendrait que j’ai euthanasié son fils ? Puis c’était mon devoir de citoyen …
TONY : Une balle dans la tête ? Devoir de citoyen ? Tu as un sacré bon humour toi !
FRANCKY : Oublie pas que tu es en partie responsable de notre fuite toi aussi …
TONY : Je n’oublie pas, c’est pour ça que je suis heureux d’être ici … Tu es vraiment inconscient …
FRANCKY : Et toi tu es un fouineur et une balance, c’est bien pire que toutes les choses que j’ai pu faire …
TONY : C’est ton point de vue … Quoi qu’il en soit, on était dans la m*rde là bas, il n’y a rien à regretter !
FRANCKY : Quitter New-York pour ce coin paumé … Noon, je ne regrette absolument rien !
TONY : Je préfère ça que d’être mort.
FRANCKY : Au fait, il arrive quand le gars avec qui tu dois discuter pour le truc que t’as piqué chez Volpino ?
TONY : Demain, si tout va bien …
FRANCKY : Tu le connais ?
TONY : Il ne m’a pas donné son identité, … Il a juste entendu parler de mon histoire … Si je pouvais lui revendre ce truc à un bon prix …
FRANCKY : Ah ah ! Tu vois que tu reste un mafioso !
TONY : Cazzo ! C’est pour ma mère que je fais ça !
FRANCKY : Bien sur, monsieur le petit ange … Bon je me gèle, on va se boire un bon whisky et on sera paré pour demain …
TONY : Un whisky ? Mais t’as perdu la tête toi !
FRANCKY : C’était pour rire Tonio, puis Robert a déjà surement sifflé la bouteille …
TONY : P*tain mais quelle famille …
Sur ces mots, les deux amis retournent dans la douce chaleur rassurante du logis vosgien …