16 juillet 2010, OrgibetC’est l’étape que tout le monde craint : 132 km de pure montagne avec 5 cols au programme, dont l’arrivée au sommet du Plateau de Beille. Les sprinteurs s’en mordent les doigts. Le départ est donné à 10 heures du matin, et le début d’étape est très calme. Personne n’en a parlé mais on a tous un accord tacite de non-agression jusqu'à la fin de la première côte.
Après 20 km de course, à 6km du sommet du Col de la Core, on arrive dans la partie la plus dure et quelques courageux attaquent, dont Tom, qui défend son maillot à pois vaillamment. Du coup, ça accélère un peu et certains coureurs sont déjà en difficulté. A la bascule, j’apprends qu’il sont 5 devant : Tom, Legrand, Badoz, Tonusberger et Laouni. Il faut surtout se méfier de Matt, déjà victorieux, et de Stéphane, bien placé pendant les étapes de vallons, mais c’est Laouni le mieux classé, grâce au chrono.
On fait une descente prudente, pas de chutes, et les lâchés en profitent pour recoller. A Seix, on à déjà 3’25’’ de retard sur les premiers. Au pied du col de Latrape (5.5km à 7,2%), ils ont 5’35’’ d’avance sur nous. Les équipiers bons en montagne commencent à rouler et je me replace dans le peloton sous les acclamations d’un énorme public
Ca écrème dur et un gruppetto se forme très vite, même dans une cote aussi courte. Faudra penser à arriver avant la caravane du tour qui arrive à 15:36.
C’est dingue ce qu’une accélération peut vous flinguer un peloton : au pied du Col d’Agnes, on est plus qu’une trentaine devant les 10km à 10%. Joss’ laché, Xav’ aussi, et un étonnant Gabriel qui s’accroche comme il peut.
Mais ça ne suffit pas, ce sont désormais les leaders qui font le tempo, mais pas moi (y’a Tom devant), et Gab’ se retrouve propulsé à l’arrière avec une dizaine de coureurs. L’écart avec la tête fond littéralement, moins de 2 minutes. Et il fallait que ça arrive, une attaque, pas très tranchante, mais suffisante pour faire lâcher tous les moins bons.
Nous ne sommes plus que 8 à la poursuite de 5 échappés. A la pancarte des 1km, on aperçoit le groupe de tête, et ça nous motive pour revenir avant le sommet.
Raté.
On les reprend juste avant le Port de Lers et du coup, on temporise : plus d’échappée = plus de raison de rouler. On avance donc par a coups, d’attaques en contres. Tom passe en deuxième position au sommet, s’assurant ainsi le maillot de meilleur grimpeur. Je fais la descente à fond, les autres sont plus prudents que moi, mais ils n’ont pas l’habitude de suivre un fou dangereux.
Au pied de la descente, je me laisse rattraper et je me cale dans les roues en attendant les montagnes russes. A chaque raidillon, les autres accélèrent et Tom n’est plus en mesure de suivre.
Après les bosses, on arrive dans Tarascon, un virage serré à gauche, je vois des bouts de verre par terre… pas le temps d’éviter, ça passe ou ça casse.
Et ça casse. Je sens avant même d’entendre le boyau qui pète. La poisse
Ce soir ou demain pour la fin de cette étape.... dantesque
