ETAPE 7 / Vallonnée
C’est une étape éprouvante qui attend les coureurs. Le circuit final promet d’être difficile et marquera les organismes.
Après une longue bataille de 60 kilomètres, neuf coureurs se retrouvent au pied du col de la journée avec une bonne marge d’avance : on y retrouve NOCENTINI (ALM), PINEAU (QST), VAN DE WALLE (LOT), KROON (SAX), LARSSON (VAC) et CASTROVIEJO (MOV) 12e au général. L’écart était de 8’ au pied de l’ascension, mais les BMC ont forci l’allure, quelque chose se prépare. Rabobank s’y met également et l’écart chute logiquement, notre maillot va être attaqué, c’est certain. A l’entrée sur le circuit, à un peu plus de 50 kilomètres de l’arrivée, l’écart est passé sous les 5’, et c’est le moment choisi par VAN GARDEREN et L.L.SANCHEZ pour attaquer. Quel audace d’attaquer de si loin, mais le trou se fait et personne ne roule, alors COPPEL sort à son tour et le maillot jaune prend la roue de S.SANCHEZ qui sent la course lui échapper. En peu de temps, les échappées sont repris à cause de l’allure faramineuse. Puis tout rentre dans l’ordre, mais au dernier passage sur la ligne, à la cloche, le maillot blanc et L.L.SANCHEZ remettent ça. WIGGINS n’a plus de coéquipier, ou alors ils sont cramés, alors il doit mener la poursuite seul et arrive à faire la jonction. Il reste 10 kilomètres quand c’est SCARPONI qui tente sa chance : la course est folle ! Le maillot jaune, qui jusqu’à maintenant avait subi, décide de contrer l’italien et s’enfuit tout seul. Il donne tout mais derrière, les leaders roulent fort et il y a 12’’ entre Brad’ et ses poursuivants alors qu’il reste 5 kilomètres. Malheureusement, le maillot blanc attaque et ramène tout le monde. Cramé, WIGGINS n’a plus le choix et prend la roue de son dauphin. Il fait bien car ce dernier démarre à toute allure pour lancer le sprint et largue tout le monde y compris Purito ! Seul le maillot jaune, dans la souffrance, termine dans le même temps. Il n’y a plus qu’une seconde entre les deux hommes au général, et L .L.SANCHEZ a montré qu’il pouvait gagner ce Paris-Nice : Tout se jouera demain donc, un peu comme le duel REBELLIN / NOCENTINI en 2008, à la différence que cette fois, on aura encore plus de suspens.
CLASSEMENT
1 – Luis Leon SANCHEZ (RAB) en 5h40’40’’
2 – Bradley WIGGINS (SKY) à 0’’
3 – Joaquim RODRIGUEZ (KAT) à 15’’
4 – Jérôme COPPEL (SAU) à 22’’
5 – Samuel SANCHEZ (EUS) à 22’’
Général : Bradley WIGGINS (SKY)
Points : Bradley WIGGINS (SKY)
Montagne : Jürgen VAN DE WALLE (LOT)
Jeune : Tejay VAN GARDEREN (BMC)
Equipe : Radioshack – Nissan – Trek
ETAPE 8 / Moyenne Montagne
Voilà donc l’explication finale. Nul doute que Rabobank prendra la course à sa charge, et il sera intéressant de voir si son leader tentera de sortir de loin, ou de monter sur le podium de l’étape. Les pronostiques annoncent l’espagnol devant WIGGINS ce soir, mais attention aux autres favoris, qui ont certes pris un écart hier, réduisant la bataille à un duel WIGGINS / L.L.SANCHEZ, mais ils pourraient bien jouer les trouble-fêtes. Une échappée de treize arrive à s’extirper, mais à quoi bon, car devant, on verrouille la course. Pourtant, c’est avec 4’ d’avance qu’ils abordent la troisième difficulté du jour, à la mi-course. Puis BMC, comme hier, viennent épauler les Katusha qui avait pris le contrôle dès le départ. Le rythme est infernal, et peu arrivent à suivre. Au sommet de la Turbie, SCARPONI met le feu aux poudres avec un démarrage tranchant. Le peloton ne se désorganise pas pour autant alors que les échappées sont enfin dans le viseur. Reste le col d’Eze, juge de paix de cette édition 2012 …
VAN GARDEREN, COPPEL et T.MARTIN sortent pour rejoindre l’italien, puis derrière, c’est un groupe composé de VANENDERT, DUQUE, L.LSANCHEZ, RODRIGUEZ et le maillot jaune qui tente de revenir, ils sont à 30’’. Au sommet, COPPEL se dégage, tandis que RODRIGUEZ démarre et revient sur le trio. Après le sommet, le sprint intermédiaire voit, après le français, le maillot blanc et l’espagnol, les deux premiers du général arriver. Une bonne chose pour le maillot jaune qui conserve son bien pour le moment. Devant, COPPEL est bien parti tandis qu’on ce regroupe derrière. DUQUE et VANENDERTont lâché prise, alors que GERRANS est revenu. Finalement, la descente s’avère très calme et on assiste à un regroupement massif : 32 coureurs vont se jouer la victoire. KNEES est là et emmène son leader. Dans le dernier virage, l’allemand donne tout, puis Brad’ lance le sprint, mais ses qualités de finisseur laisse à désirer et il se fait déborder de toute part. Il n’y a plus qu’à prier. Sur la gaucher de la route, T.MARTIN, aérien aujourd’hui, prend plusieurs longueurs et s’impose. Derrière, c’est très serré et le maillot vert L.L.SANCHEZ, pourtant enfermé aux 300 mètres, revient bien vite … WEGMANN (GRM) est notre dernière chance, puisqu’il est devant l’espagnol aux 100 mètres, mais sur la ligne, c’est un peu le chaos et nous ne savons pas si Brad’ remporte la course. Enfin, après quelques secondes d’un suspens insoutenable, le speaker annonce que L.L.SANCHEZ a fait 4e pour une demi-roue : C’est gagné !
CLASSEMENT
1– Tony MARTIN (QST) en 3h31’51’’
2 – Samuel SANCHEZ (EUS) à 0’’
3 – Fabian WEGMANN (GRM) à 0’’
4 – Luis Leon SANCHEZ (RAB) à 0’’
5 – José Ivan GUTIERREZ (MOV) à 0’’
Général :
1 – Bradley WIGGINS (SKY) en 33h18’05’’
2 – Luis Leon SANCHEZ (RAB) à 1’’
3 – Tejay VAN GARDEREN (BMC) à 37’’
4 – Jérôme COPPEL (SAU) à 49’’
5 – Joaquim RODRIGUEZ (KAT) à 1’51’’
6 – Samuel SANCHEZ (EUS) à 1’52’’
7 – Jelle VANENDERT (LOT) à 2’10’’
8 – Andy SCHLECK (RNT) à 2’15’’
9 – Haimar ZUBELDIA (RNT) à 2’50’’
10 – Michele SCARPONI (LAM) à 3’11’’
Points : Luis Leon SANCHEZ (RAB)
Montagne : Jürgen VAN DE WALLE (LOT)
Jeune : Tejay VAN GARDEREN (BMC)
Equipe : Radioshack – Nissan – Trek
BILAN :Voilà sûrement l’édition de Paris-Nice la plus excitante depuis plusieurs années. Un duel entre un spécialiste de la course au soleil et un ancien pistard. Le combat n’était pas gagné, mais la chance, la sérénité, et surtout la forme de
WIGGINS ont su faire la différence. Le britannique s’impose donc sans victoire d’étape, mais qu’à cela ne tienne, il l’emporte. Quant à
L.L.SANCHEZ, l’espagnol montre qu’il renait après une saison 2011 transparente hormis une étape du Tour. Sur sa course fétiche, il a bien failli doubler la mise, mais ce sera pour une autre fois.
Quant à
CAVENDISH, il est tombé sur un
ROJAS tantôt étincelant, tantôt un peu en deçà, mais il ne repart pas avec des certitudes et Milan – San Remo, il l’espère, sera enfin une bouffée d’oxygène pour lui, mais il faudra s’imposer, chose qui ne parait pas aisé cette année.