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25 Nov 2011, 18:52
Tiré des mémoires de Kenneth Armstrong
Les mois sont passés comme des secondes, dix mois de travail entre ma prison de rêve Cubaine et les routes du monde entier. Je m'étais sorti les tripes cette saison pour être au niveau, pour exister dans une équipe où les talents s'accumulent, avec aux commandes l'un des plus grand coureur de tous les temps, le colosse Helias Franz Shabrandovic. Ce gars, c'était quelque chose comme le champion le plus aimé au monde. Dans tous les pays, on l'attendait sur le bord des routes avec de gigantesques banderoles, comme le nouveau héros d'une génération. Son palmarès était moins fourni que celui de Mika Booteren, en même temps, Shabrandovic était 5 ans plus jeune, mais pourtant il était bien plus aimé que l'homme qui avait presque tout gagné. Mika Booteren n'était pas le gars le plus fantasque et le plus sympathique. Shabrandovic, lui, c'était un bol d'air frais, la puissance alliée à la malice et à la folie de la jeunesse. On travaillait avec plaisir pour lui, même Contador acceptait de se mettre à son service, tellement il était glorifiant de l'assister dans ses aventures. Cette saison 2012 était son grand rendez vous avec l'histoire, visant les classiques d'Avril, ainsi que le Tour de Lamborée. Il attendait une deuxième victoire en Lamborée. Ce n'était pas sa terre de naissance, non, mais c'était la terre de son coeur. Je ne sais pas comment nous avions réussi cette saison ... Sincèrement, la moitié de l'équipe aurait eu les moyens d'être leader dans une autre équipe, mais on se disait tous, on va faire quelque chose de grand et d'inédit, on va conquérir le monde. C'était ce que voulaient le staff et les sponsors, que nous portions le drapeau de Cuba au plus haut partout, que chaque pays du monde soit averti que la résistance était au coeur de Cuba.
Au départ, ça ne me parlait pas tout ça, je n'étais pas là de mon plein gré, et chez nous, les communistes n'avaient pas bonne presse, c'était même l'ennemi héréditaire, l'adversaire de la liberté confédérée ... Liberté confédérée ... Un véritable tissu de conneries ... On avait aboli l'esclavage en 1968, et certaines lois ségrégationnistes étaient restées en place jusqu'à se qu'on se fasse bouffer par la reine du Vermont. Moi, je commençais à m'y faire à cette île, à ces vieilles bagnoles des années 50, à cette musique émanant de chaque quartier même quand les temps sont durs ... J'avais compris assez tard comment notre équipe était financée ... Ce n'était pas vraiment l'argent de Cuba, c'était l'argent du crime organisé et du trafic en Amérique continentale. Le fric des Volpino de Little Italy, des slaves de Little Odessa, des Irlandais de Boston, des triades, ... du pognon sale qui passait dans nos salaires, dans nos équipements, dans l'organisation générale ... Ce n’était pas très moral, c'est sur, mais je ne suis pas sûr que Cuba aurait pu trouver autant de moyen autrement. Fallait comprendre, on était cerné par les pays à la botte des grandes familles royales de partout ! L'URSS s'enfonçait dans sa guerre civile, comme son voisin Chinois qui devait en plus régler son problème Japonais ... Il y avait bien le Québec ! Ils étaient riches là bas ! Mais ils ne s’alignaient pas avec les autres nations rouges, eux ils se voulaient de vrais démocrates ... Donc oui, j'ai assisté à des repas aux côtés du Don Volpino, et au delà du tas de mort qu'il avait sur les bras, c'était un homme de grand savoir vivre.
En fait, croiser des guérilleros et des bandits à longueur de temps, ça m'avait aidé à me faire une place. Tout ça, ça m'avait changé. J'étais un faible et au fur et à mesure, je m'étais inspiré de leur force fascinante. Pas que j'admirais les criminels, non, mais quand je voyais le respect qu'imposait Volpino à ses hommes d'un simple regard, je me disais que ce mec aurait pu être un grand sportif ... J'avais appris seulement après qu'il avait commencé en étant boxeur, ça ne m'avait pas vraiment surpris.
A cette époque, on touchait des petits cadeaux de la part des grands caïds. Ce n’était pas légal, mais ce monde était dirigé par des hommes et des femmes qui prenaient le pouvoir et décidaient de l’avenir des peuples sans même les consulter. Shabrandovic refusait les cadeaux, il n’était pas du genre à accepter ces choses là. Il ne jugeait pas ceux qui les prenaient, mais ce n’était pas le côté de l’équipe qu’il aimait le plus. Moi, j’acceptais tout ça, j’étais jeune, j’étais bien content d’avoir une situation, et cette sensation d’être respecté, ça me donnait des ailes. Finalement, je pense que ça n’a rien apporté à ma carrière, mais un appartement à New York avec vue sur Central Park, c’était la classe quand on invitait ses amis pour une fête. Mon mode de vie n’était pas vraiment en accord avec l’idéologie défendue par les patrons de l’équipe, et je n’étais pas le seul, mais ils acceptaient ça, ils avaient trop d’avantage à tirer là dedans. Cuba aidait les Vénézuéliens et les Colombiens à faire passer la coke vers Miami, Los Angeles, Chicago ou New-York. Ils en tiraient des bénéfices conséquents pour faire travailler l’industrie militaire en vue de la guerre qu’ils voulaient mener contre ceux qu’ils montraient du doigt comme les oppresseurs. Ils étaient dans la m€rde, leur idéal s’effondrait sous la puissance des royautés, alors ils se raccrochaient aux moyens les moins légaux. Et on a même participé au trafic, le staff planquait des substances sous notre bus, voir au fond de nos bidons. Je me souviens, c’était pendant la Vuelta. On passait de la Lamborée à l’Espagne, et on a balancé nos bidons à un endroit précis après la frontière. Au fond des bidons, il y avait des sachets de coke. C’était des complices qui les ramassaient, et ils revendaient ensuite à de riches bourgeois de Madrid. On a jamais été choppé pour ça, on aurait pris cher … Mais le chef le répétait, c’était l’effort de guerre révolutionnaire ! Moi, je fermais les yeux, j’avais mon bonus en fin de mois … J’étais jeune, mais je ne vais pas justifier chacun de mes actes par mon immaturité.
2012, ça a été une année faste pour Cuba. On n’aurait jamais pensé, malgré notre effectif, réussir une telle performance. Maya Suarin avait commencé fort en gagnant la Forever Land Classic puis le Tour des Prophètes, deux fois devant Clyde Jefferson, mon pote. C’était le mois de février, Maya et Clyde se tiraient dans les pattes, l’équipe était divisée entre les américains et les latinos … Maya et Clyde s’étaient fais quelques coups foireux sur le Tour des Prophètes, au final, c’était Maya la grande gagnante. Clyde lui en voulait, Maya était rancunière. Il a fallu du temps pour qu’ils se reparlent ! On en avait tellement parlé dans la presse …
Forumeur de l'année 2011
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"A vaincre sans bibine, on triomphe sans boire." - Le Cidre.
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La pauvre Union Alpine va, je le sens, se faire sortir rapidos 
(Ya qui d'ailleurs ??)
Ah ben quand même
