03 Mai 2010, 12:43
Thomas Frei (BMC), contrôlé la semaine dernière positif à l’EPO, s’est exprimé dans le journal suisse Neue Zurcher Zeitung sur son dopage, notamment sur le fait que ce n’était pas un secret pour ses proches : « Les professionnels sont ceux dont même la femme n’est pas au courant. Mais je ne pouvais pas faire ça, ça m’aurait déchiré ». Il considère que le dopage est devenu très discret : « Je vous assure que je n’ai jamais été avec un patron qui m’a demandé de me doper-mais je n’ai jamais vu quelqu’un demander à un coureur pourquoi il était si fort soudainement » ; et que le dopage organisé est une chose du passé : « En Italie ou en Espagne, les pros demandent aux jeunes ce qu’il y a de nouveau sur le marché. Et en Autriche, il y avait des coureurs qui se dopaient alors qu’ils étaient toujours à l’école ». Frei a commencé sa carrière dans l’équipe Kurt Burgi, réputée pour sa lutte anti-dopage : « Kurt nous donnait tous les articles sur les dopés. Au début, ca a fonctionné pour moi ». Il a donc commencé sa carrière pro « propre ».
Il n’a d’ailleurs jamais vu quelqu’un se doper, mais « Il y en a dont on sait qu’ils se dopent par la manière dont ils parlent ». Une fois admis le dopage, les langues se délient entre coureurs : « Ils vous parlent de dosage. Une microdose de 500 mg d’EPO est détectable pendant 8 heures, des choses comme ça » ; et il estime qu’il est possible de courir propre « Mais à un moment, vous avez envie d’être plus qu’un équipier ». Le coureur suisse avoue se sentir soulagé d’avoir été pris par la patrouille : « Ca peut paraitre idiot, mais une fois que vous avez commencé à vous doper, la seule manière d’arrêter est d’être attrapé ». On lui avait déjà promis un meilleur contrat à l’avenir : « Bien sur, j’aurais continué à me doper, quand l’argent appelle, on en veut tous plus ». Frei affirme s’être débrouillé seul pour se procurer de l’EPO : « Dans les années 90, vous pouviez en avoir dans les pharmacies espagnoles, mais maintenant, ça ne marche plus comme ça », et a trouvé l’EPO en dehors du cercle cycliste, et ne sait pas encore s’il doit dénoncer son fournisseur : « Je dois y penser. Mon entraîneur dit que mon cas est classé simplement quand je dénonce mon fournisseur. Il a peut-être raison », bien que le coureur avoue qu’il y avait une promesse qui stipule que le fournisseur et le coureur ne pouvaient pas se dénoncer si l’un des deux était pris. « J’ai été pro pendant 4 ans, et je ne sais pas s’il a d’autres clients pour être honnête. Je ne connais pas vraiment la manière dont ce sport fonctionne ».
Source : velonation