20 Juin 2010, 10:44
Un arrêt cardiaque pour Kim Kirchen
Hospitalisé tard dans la soirée de vendredi à l’hôpital universitaire de Zurich pour un arrêt cardiaque, Kim Kirchen a été de suite placé dans un comas artificiel…
C’est avec une certaine stupeur, samedi matin que le peloton du Tour de Suisse a appris l’hospitalisation de Kim Kirchen. Il était un peu plus de 23 h 45, vendredi soir, lorsque Kim Kirchen a rejoint sa chambre de l’hôtel Landhaus Sonne situé à Dürrten, à environ dix kilomètres de Wetzikon. Quelques minutes s’écoulaient puis Joachim Rodriguez, con coéquipier espagnol avec qui il fait chambre commune, donnait l’alerte. Kim Kirchen était victime d’un arrêt cardiaque et une vingtaine de minutes plus tard, il était transporté dans le très réputé hôpital universitaire de Zurich.
Rien ne laissait supposer que le Rameldangeois allait s’effondrer. Quelques minutes auparavant, il s’était attablé avec des confrères luxembourgeois logés vendredi soir dans le même hôtel et son père Erny, venu sur la totalité de l’épreuve en compagnie de son ami Marc Joseph, lequel nous procure ponctuellement des photographies. Marc Joseph, justement, sapeur-pompier à la retraite, allait lui prodiguer les premiers secours (massage cardiaque). Ce qui permit au cœur de Kim Kirchen de se relancer.
Que s’est-il passé ensuite? Les témoignages rapportent qu’après une rapide auscultation, le médecin de l’équipe Katusha a vite décidé de faire appel au Samu. Kim Kirchen, placé sous assistance respiratoire et sous défibrillateur, a été rapidement transféré à l’hôpital universitaire de Zurich où il est toujours hospitalisé, placé dans un comas artificiel. Aucun pronostic ne sera donné avant dimanche après-midi.
«Il passe des examens mais nous n’en savons pas plus», avait réagi son directeur sportif, Serge Parsani, avant le départ de Wetzikon. Evidemment, en l’absence de précisions de l’équipe médicale chargée des soins, les récents problèmes physiques rencontrés par Kim Kirchen furent évoqués. «On a tout de suite songé aux récents malaises dont Kim a été
victime», rappelait d’ailleurs Serge Parsani.
Ceux-ci ont commencé précisément après que le coureur luxembourgeois du Team Katusha ai soigné son furoncle au périnée survenue lors du Grand Prix E 3 à Harelbeke. Il n’avait pu la semaine suivante participer au Tour des Flandres. «C’est impossible de m’asseoir sur la selle, alors il n’est pas question pour moi de participer au Tour des Flandres», avait-il commenté.
Pas grave, il remettait ses ambitions sur les Ardennaises. Mais nouveau coup dur, c’est cette fois un premier malaise survenu à l’entraînement quelques jours avant la Flèche Brabançonne qui le stoppait. Un de ses entraînements fut donc brutalement interrompu, au point qu’il fut transporté par ambulance à l’hôpital à Luxembourg. «Les médecins n’ont pas trouvé mais je prends le problème au sérieux. Je veux connaître l’origine de mes malaises. Dès que je force à l’entraînement, je me sens mal», confessait-il alors.
Comme souvent avec ce type de pathologie lié à la pratique même du sport cycliste, le problème avait traîné en longueur et un traitement antibiotique avait permis à la plaie de se résorber. «On pense que mes problèmes viennent de là, je patiente…» Forfait pour l’Amstel Gold Race, Kim Kirchen avait néanmoins fait son retour pour la Flèche Wallonne, sa course fétiche qu’il avait remportée avec brio en 2008, année faste. Mais après le premier passage au Mur de Huy, après une centaine de kilomètres de course, il avait dû mettre pied à terre et même monter dans l’ambulance de la course. «Malaise en course de Kim Kirchen», était-il écrit dans le bulletin médical.
De nouveau stoppé, l’ancien porteur du maillot jaune sur le Tour, avait réalisé de nouveaux examens à l’hôpital à Luxembourg. Examens toujours infructueux puisque rien n’a pu être décelé. «On a toujours pensé que ces malaises venaient des antibiotiques que je n’aurais pas supportés», commentait l’intéressé au moment de refaire son retour, sur le Tour de Luxembourg. A l’issue duquel, le coureur de la Katusha avait repris espoir.
«Je me sens mieux même si j’ai encore parfois un peu de gêne lorsque je fais de gros efforts», avait -il remarqué. Mais depuis le début de ce Tour de
Suisse, il semblait s’être refait une santé. Futur papa de deux jumeaux (sa femme Caroline doit accoucher aux alentours du 24 juin), il avait repris des couleurs au fil des jours même s’il s’était volontairement laissé décrocher lors des grosses étapes de montagne «afin de se présenter au départ du Tour de Fran,ce dans les meilleurs conditions».
Aujourd’hui, il n’y a plus de Tour de France au programme. Kim Kirchen relève le plus grand défi de sa vie. On sait que le courage ne lui manquera
pas…