Le cyclisme n’a pas fini de couper des têtes. Dès la semaine prochaine, l’Union cycliste internationale (UCI) va dévoiler les noms de nouveaux coureurs dopés. Pat McQuaid, le président de l’UCI, qui se trouvait hier à Paris, a refusé, pour l’instant, de dévoiler leur identité et leur nombre. Mais il a précisé que les coureurs seraient prévenus en début de semaine prochaine, juste avant leur équipe et leur Fédération.
« Une fois ces procédures respectées, nous donnerons publiquement les noms », a-t-il indiqué.
Le peloton s’est habitué à se délester d’un certain nombre de ses membres convaincus de dopage. Mais cette fois-ci, les coureurs visés vont être sanctionnés, non pas après un contrôle antidopage positif mais sur la base des informations contenues dans leur passeport biologique. Il s’agit d’une première depuis la mise en place de ce nouvel outil de contrôle le 1er janvier 2008.
Davantage de contrôles
Avec ce passeport, les autorités du cyclisme décèlent les effets du dopage grâce aux variations subis par l’organisme. Chaque fois qu’un coureur subit un prélèvement sanguin ou urinaire, les valeurs de ses paramètres sont rentrées dans une base de données, permettant d’établir un profil. En cas de variation anormale, il est soumis à un panel d’experts indépendants qui décident oui ou non si on est face à un cas de dopage.
Cette nouvelle arme fait partie d’un arsenal plus large présenté hier à Paris et qui sera mis en oeuvre lors du prochain Tour de France. A vingt-cinq jours du départ, l’UCI, l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) et ASO (l’organisateur de l’épreuve) ont dévoilé les grandes lignes de leur dispositif antidopage, fruit d’un accord conclu entre les parties. « Cette collaboration souligne notre volonté commune d’un sport propre », a insisté McQuaid. Outre le passeport biologique, l’accord permet des contrôles aux entraînements avant et pendant le Tour. Il prévoit aussi le ciblage d’une cinquantaine de coureurs, ce qui avait permis l’année dernière de confondre l’Italien Riccardo Ricco contrôlé positif à l’EPO. « Cette sélection a été établie sur des critères sportifs parmi les favoris et sur des critères qu’on jugeait nécessaires comme les informations provenant des passeports biologiques et bien d’autres », a commenté le président de l’UCI.
Bernard Laporte, secrétaire d’Etat aux Sports, a indiqué hier que l’Espagnol Alejandro Valverde, interdit de course en Italie, et le Belge Tom Boonen, contrôlé positif à la cocaïne en avril, ne seraient pas les bienvenus sur le prochain Tour de France.