08 Sep 2010, 13:04
JOAQUIN RODRIGUEZ, L'AMBITIEUX !
A-t-il fallu qu’il change de formation et quitte l’Espagne l’hiver dernier pour changer de statut ? Emérite équipier de luxe depuis ses débuts professionnels au sein de la Once, de Saunier Duval puis de la Caisse d’Epargne, capable en quelques occasions de courir pour lui, le Catalan Joaquin Rodriguez (Katusha) accomplit une saison de tout premier plan et s’impose un défi de fin de saison gigantesque : gagner la Vuelta dont il porte le maillot rouge de leader, finir 2010 en étant le numéro un mondial et devenir champion du monde le 3 octobre à Melbourne, un an après avoir fini troisième de la course arc en ciel à Mendrisio.
La France a réellement fait connaissance avec Joaquin Rodriguez en juillet dernier. Pour son premier Tour de France et parce que son équipier Vladimir Karpets ne parvient plus à retrouver son meilleur niveau, le puncheur espagnol a offert à Katusha une très belle victoire dans la douzième étape à Mende et la huitième place du classement final à Paris.
Il n’est plus seulement le puncheur capable de dynamiter la course dans des côtes très pentues comme celle de Montelupone dans Tirreno-Adriatico en 2008 et 2009 ou dans le col des Corobins enneigé dans Paris-Nice en 2006 mais un coureur capable réellement de peser sur les événements.
Pour enfin être reconnu à sa juste valeur, il a donc changé d’équipe, rejoignant Katusha où il est considéré comme un leader après avoir travaillé pendant des années pour Alejandro Valverde notamment.
Libéré des tâches domestiques, Rodriguez accomplit sa meilleure saison : victoires dans le Tour de Catalogne, dans le Grand Prix Miguel-Indurain, dans la cinquième étape du Tour du Pays-Basque (troisième du classement final), dans une étape du Tour de France, deuxième de la Flèche Wallonne, cinquième de la Clasica San Sebastien, sixième de Paris-Nice et depuis quelques heures porteur du maillot rouge de la Vuelta.
« Je veux gagner le Tour d’Espagne, dit-il, et je le dis depuis le départ de Séville. Si j’y parviens, je serai le premier Catalan à le faire depuis Melchior Mauri en 1991 et si je suis le vainqueur final du Tour d’Espagne, je deviens le numéro 1 du classement mondial puisque je ne compte que 60 points de retard sur le leader Alberto Contador. Enfin, pour le championnat du monde, je vais avoir carte blanche pour faire ma course et avec une telle condition, rien n’est impossible ! »
Le sympathique Joaquin Rodriguez est l’un des coureurs espagnols les plus populaires et il accapare depuis dix jours la très grande partie des médias de son pays. Tout le monde l’interpelle par son surnom « Purito » dont l’avaient affublé ses grands leaders de la Once quand, dès le premier stage d’entraînement hivernal, il avait démontré un grand tempérament.
« Pour gagner cette Vuelta, dit-il, je sais que je dois encore prendre du temps, je suis trop limité dans le contre la montre et celui de Penafiel (17e étape) est long (46 km). Je suis vraiment heureux de traverser la Catalogne, demain, avec le maillot rouge sur le dos mais surtout l’ascension finale vers la Station de Pal me convient bien. J’ai beaucoup travaillé en Andorre pour préparer les Grands Tours et j’ai la conviction de pouvoir y distancer mes adversaires ! »
Source : veloclub