
- Messages: 831
- Inscrit le: 27 Juin 2009, 08:35
- Localisation: Alpes 38
- Pseudo GameCenter: PSN : darkhuliop
Richard Virenque, dont la réputation dans le cyclisme n'est plus à faire, revient pour Cyclism'Actu sur la saison sur route 2010 qui vient de s'achever. Des classiques aux grands tours, en passant sur le parcours du Tour de France 2011, Richard Virenque livre son analyse.
Richard Virenque, la saison route qui s'achève a globalement été marquée par quatre ou cinq coureurs. Parmi ceux-ci, on retrouve comme la saison dernière Philippe Gilbert au mois d'octobre...
Gilbert a fait une excellente saison, une fois de plus. En début de saison, il a gagné l'Amstel Gold Race, puis il a fait l'impasse sur le Tour. Il ne faut pas qu'il change sa façon de courir et de s'entraîner, ça lui réussit très bien. S'il ne faisait pas l'impasse sur le Tour, il ne serait pas aussi fort qu'il a été en fin de saison, c'est une certitude.
Cancellara a marqué quant à lui le début de saison...
Oui, il remporte Paris-Roubaix et le Tour des Flandres, puis il se concentre sur les chronos du Tour. Il est un spécialiste du contre-la-montre. Il est un peu différent d'un pur coureur de classique. Ce sont deux tempéraments différents. C'est clair que Cancellara a eu une grosse saison, par rapport à Gilbert. Et je pense que sans "l'affaire Cancellara" [des soupçons d'utilisation d'un vélo à assistance électrique, ndlr], il n'aurait peut-être pas été aussi fort sur le Tour. Après ses gros succès sur les classiques, il aurait pu "se laisser vivre" jusqu'à la fin de la saison. Au contraire, les soupçons qui ont pesés sur lui l'ont attisé, et il n'a pas baissé les bras.
Parlons des Grands Tours. Le Giro a été le théâtre de la renaissance d'Ivan Basso, après son retour de suspension l'année dernière...
On l'avait déjà vu aux avants-postes l'année passé sur le Tour d'Italie, mais après une suspension, il faut le temps de revenir au top. Avec une super équipe autour de lui, sa victoire n'a pas été une énorme surprise. Il a logiquement été un peu plus en demi-teinte sur le Tour de France.
Sur le Tour de France, à part Contador et Andy Schleck, personne n'a semblé être réellement capable de rivaliser pour le classement général cette année. Pourra-t-il en être de même en 2011 ?
Le prochain Tour sera beaucoup plus dur que cette année, et pourrait révéler des grimpeurs. Des coureurs comme Sastre ou Armstrong ont été sur la fin de leur carrière cette année. Par contre, un coureur comme Rodriguez, qui a gagné l'étape de Mende, sera à surveiller l'année prochaine.
La Vuelta a vu la consécration de Nibali, après plusieurs bonnes places sur les Grands Tours les années précédentes...
Oui, Nibali qui est aussi l'équipier de Basso ! Ç'a été une belle saison pour les italiens. Ça faisait longtemps qu'on ne les avait pas vu à l'avant, surtout sur le Tour d'Espagne. Et on n'attendait peut-être pas Nibali aussi fort.
On a reparlé du dopage après la Vuelta, avec l'affaire Mosquera, puis avec l'affaire Contador, positif au clenbutérol. C'est une mauvaise nouvelle pour le cyclisme ?
L'enquête est en cours, donc je ne pense pas qu'on puisse parler de retour du dopage. Il faut que les coureurs soient très vigilants, et que les contrôles soient toujours très présents. Le cyclisme aujourd'hui est le sport où il y a le plus de contrôles et qui fait le plus pour éradiquer le dopage. Mais il faudra quelques générations d'adaptation pour que le message passe...
Les Championnats du Monde, il y a moins d'un mois, ont consacré un coureur présent depuis plusieurs années sur le circuit mondial en la personne de Thor Hushovd. Il faisait d'ailleurs partie des favoris, ça n'a donc pas vraiment été une surprise...
Ce n'était en effet pas une surprise. C'était bien mérité pour ce coureur, Hushovd est un bon coureur, régulier, qui a gagné le maillot vert sur le Tour. Pour l'avoir côtoyé durant ma carrière professionnelle, je dirais que c'est quelqu'un de bien et que c'est un beau Champion du monde.
Le Tour 2011 a été présenté la semaine dernière. Qu'est-ce que vous pensez du tracé ?
C'est l'un des plus beaux tracés depuis vingt-cinq ans. Je n'ai jamais vu un tracé aussi bien fait, il y en a pour tout le monde. Le suspense va rester entier. Il n'y a que 20 kilomètres de contre-la-montre par équipes, ce qui ne va pas permettre de creuser de gros écarts, et le chrono individuel autour de Grenoble va être assez difficile. Avec les arrivées au sommet à Luz-Ardiden, au Plateau de Beille, au Galibier ou à l'Alpe d'Huez, il va y avoir de la bagarre. Ça risque d'être plus ouvert que cette année.
Et il va y avoir un petit clin d'œil à votre dernière victoire d'étape sur le Tour, avec une arrivée à Saint-Flour.
Oui, et j'avais également gagné à Luz-Ardiden. Ce sont de bons souvenirs. Ça va être des étapes difficiles, compliquées à négocier pour certains.
Le Tour 2011 va aussi marquer la réforme du classement de la Montagne et du classement par points...
Une tentative de ce genre avait déjà été tenté au début des années 2000. Il faudra s'y adapter. Ceux qui joueront le classement général seront un peu plus avantagés dans ces nouveau classement. Cela pourra inciter des coureurs du classement général à "se bouger" pour aller chercher les points.
Il va maintenant être temps de commencer la préparation hivernale. Quels conseils donneriez-vous pour réussir une bonne préparation ?
Surtout ne pas trop se laisser aller dans l'hiver. Après, cela dépend de l'objectif. Si l'on vise le début de saison, il faut avoir un hiver studieux, faire des sacrifices dès le mois de novembre ou décembre. Par contre, si l'on prépare un objectif plus lointain, comme le Tour de France, il faut bien recharger les batteries pendant l'hiver, et se remettre à bosser dès le mois décembre. Ce sont quand même deux approches différentes.
Richard Virenque, la saison route qui s'achève a globalement été marquée par quatre ou cinq coureurs. Parmi ceux-ci, on retrouve comme la saison dernière Philippe Gilbert au mois d'octobre...
Gilbert a fait une excellente saison, une fois de plus. En début de saison, il a gagné l'Amstel Gold Race, puis il a fait l'impasse sur le Tour. Il ne faut pas qu'il change sa façon de courir et de s'entraîner, ça lui réussit très bien. S'il ne faisait pas l'impasse sur le Tour, il ne serait pas aussi fort qu'il a été en fin de saison, c'est une certitude.
Cancellara a marqué quant à lui le début de saison...
Oui, il remporte Paris-Roubaix et le Tour des Flandres, puis il se concentre sur les chronos du Tour. Il est un spécialiste du contre-la-montre. Il est un peu différent d'un pur coureur de classique. Ce sont deux tempéraments différents. C'est clair que Cancellara a eu une grosse saison, par rapport à Gilbert. Et je pense que sans "l'affaire Cancellara" [des soupçons d'utilisation d'un vélo à assistance électrique, ndlr], il n'aurait peut-être pas été aussi fort sur le Tour. Après ses gros succès sur les classiques, il aurait pu "se laisser vivre" jusqu'à la fin de la saison. Au contraire, les soupçons qui ont pesés sur lui l'ont attisé, et il n'a pas baissé les bras.
Parlons des Grands Tours. Le Giro a été le théâtre de la renaissance d'Ivan Basso, après son retour de suspension l'année dernière...
On l'avait déjà vu aux avants-postes l'année passé sur le Tour d'Italie, mais après une suspension, il faut le temps de revenir au top. Avec une super équipe autour de lui, sa victoire n'a pas été une énorme surprise. Il a logiquement été un peu plus en demi-teinte sur le Tour de France.
Sur le Tour de France, à part Contador et Andy Schleck, personne n'a semblé être réellement capable de rivaliser pour le classement général cette année. Pourra-t-il en être de même en 2011 ?
Le prochain Tour sera beaucoup plus dur que cette année, et pourrait révéler des grimpeurs. Des coureurs comme Sastre ou Armstrong ont été sur la fin de leur carrière cette année. Par contre, un coureur comme Rodriguez, qui a gagné l'étape de Mende, sera à surveiller l'année prochaine.
La Vuelta a vu la consécration de Nibali, après plusieurs bonnes places sur les Grands Tours les années précédentes...
Oui, Nibali qui est aussi l'équipier de Basso ! Ç'a été une belle saison pour les italiens. Ça faisait longtemps qu'on ne les avait pas vu à l'avant, surtout sur le Tour d'Espagne. Et on n'attendait peut-être pas Nibali aussi fort.
On a reparlé du dopage après la Vuelta, avec l'affaire Mosquera, puis avec l'affaire Contador, positif au clenbutérol. C'est une mauvaise nouvelle pour le cyclisme ?
L'enquête est en cours, donc je ne pense pas qu'on puisse parler de retour du dopage. Il faut que les coureurs soient très vigilants, et que les contrôles soient toujours très présents. Le cyclisme aujourd'hui est le sport où il y a le plus de contrôles et qui fait le plus pour éradiquer le dopage. Mais il faudra quelques générations d'adaptation pour que le message passe...
Les Championnats du Monde, il y a moins d'un mois, ont consacré un coureur présent depuis plusieurs années sur le circuit mondial en la personne de Thor Hushovd. Il faisait d'ailleurs partie des favoris, ça n'a donc pas vraiment été une surprise...
Ce n'était en effet pas une surprise. C'était bien mérité pour ce coureur, Hushovd est un bon coureur, régulier, qui a gagné le maillot vert sur le Tour. Pour l'avoir côtoyé durant ma carrière professionnelle, je dirais que c'est quelqu'un de bien et que c'est un beau Champion du monde.
Le Tour 2011 a été présenté la semaine dernière. Qu'est-ce que vous pensez du tracé ?
C'est l'un des plus beaux tracés depuis vingt-cinq ans. Je n'ai jamais vu un tracé aussi bien fait, il y en a pour tout le monde. Le suspense va rester entier. Il n'y a que 20 kilomètres de contre-la-montre par équipes, ce qui ne va pas permettre de creuser de gros écarts, et le chrono individuel autour de Grenoble va être assez difficile. Avec les arrivées au sommet à Luz-Ardiden, au Plateau de Beille, au Galibier ou à l'Alpe d'Huez, il va y avoir de la bagarre. Ça risque d'être plus ouvert que cette année.
Et il va y avoir un petit clin d'œil à votre dernière victoire d'étape sur le Tour, avec une arrivée à Saint-Flour.
Oui, et j'avais également gagné à Luz-Ardiden. Ce sont de bons souvenirs. Ça va être des étapes difficiles, compliquées à négocier pour certains.
Le Tour 2011 va aussi marquer la réforme du classement de la Montagne et du classement par points...
Une tentative de ce genre avait déjà été tenté au début des années 2000. Il faudra s'y adapter. Ceux qui joueront le classement général seront un peu plus avantagés dans ces nouveau classement. Cela pourra inciter des coureurs du classement général à "se bouger" pour aller chercher les points.
Il va maintenant être temps de commencer la préparation hivernale. Quels conseils donneriez-vous pour réussir une bonne préparation ?
Surtout ne pas trop se laisser aller dans l'hiver. Après, cela dépend de l'objectif. Si l'on vise le début de saison, il faut avoir un hiver studieux, faire des sacrifices dès le mois de novembre ou décembre. Par contre, si l'on prépare un objectif plus lointain, comme le Tour de France, il faut bien recharger les batteries pendant l'hiver, et se remettre à bosser dès le mois décembre. Ce sont quand même deux approches différentes.
Classement du meilleur Jeune du Pronostics Tour de France 2010