Vattenfall CyclassicsEn fait, si j’ai imposé à
Greipel et
Cavendish de courir ensemble le tour de Pologne, ce n’est pas seulement pour les raisons que je leur ai données, mais parce que la Vattenfall Cyclassics allait nous poser un gros problème. C’est la classique la plus adaptée aux sprinters,
Cav n’aurait pas accepté que je ne le sélectionne pas alors qu’il est en forme après le tour. Et
Greipel aurait aussi très mal pris de ne pas y être, il est en phase de préparation pour la Vuelta, c’est la classique pro-tour qui lui convient le mieux, et, surtout, c’est la seule qui se déroule en Allemagne !
Il me fallait absolument les deux, mais ç’aurait été très compliqué de les mettre ensemble juste sur cette course. Le tour de Pologne permettait de les obliger à collaborer, de faire en sorte qu’ils ravalent un peu leurs inimitiés. Bon, ça aurait pu aussi très mal se passer entre eux, mais il fallait essayer quelque chose. Et même si ce tour de Pologne ne les a pas réconcilés et fait d’eux les meilleurs amis du monde, loin de là, même s’ils se considèrent toujours comme des rivaux, ils ont dû s’habituer à travailler un minimum ensemble. .
Je ne peux pas non plus demander à l’un ou l’autre de n’être qu’un poisson-pilote sur la Vattenfall Cyclassics, voilà donc ce que je leur ai dit : « Si l’un de vous deux se sent un peu juste dans le final, qu’il serve de poisson-pilote à l’autre. Si vous êtes tous les deux en bonne condition,
Albasini et
Renshaw seront déjà, de toute façon, des poissons-pilote de luxes.
André sera dans la roue de
Mark, et, avec
Renshaw comme rampe de lancement à 200 mètres de la ligne, Mark n’a de toute façon pas grand-chose à craindre de ceux qui sont dans sa roue. Si
André est vraiment très fort, il pourra peut-être passer, mais si
Mark est au top, c’est lui qui gagnera. Bref, que le meilleur gagne, aucun de vous ne sera lésé, vous avez chacun votre chance. »
L’équipe :
Cavendish
Greipel
Albasini
Van Garderen
Renshaw
Reynes
Roulston
SaramotinsNos adversaires :Rojas, LL Sanchez, Boonen, Sagan, Petacchi, McEwen, Gilbert, Hunter, Hesjedal, Steegmans, Cancellara, Breschel, Burghardt, Swift, Vinokourov, Van Avermaet, Cunego, Spilak.
Un groupe d’une douzaine d’échappés prend quelques minutes, mais bon travail de
Roulston,
Reynes et
Saramotins, qui parviennent à revenir sur eux sans trop forcer. Puis attaque de Hesjedal, qui part en solitaire et fait un grand numéro. Il a 3 minutes d’avance à 40 km de l’arrivée. On accélère l’allure, et on parvient à revenir finalement sur lui.
Il reste 7 km, tout se passe comme prévu… mais un événement va régler le problème du duel
Cavendish –
Greipel : ça se bouscule dans la roue de
Cavendish, et Sagan provoque une chute dans laquelle sera pris
Greipel ! C’est l’hécatombe, des dizaines de coureurs sont à terre, et parmi eux se retrouvent donc Sagan et
Greipel ainsi que Mc Ewen, Haedo, Bozic, Gardeyn, Beppu, Duque…

Greipel pris dans la chute
Chute spectaculaire, mais heureusement sans gravité pour
Greipel. Il aurait été catastrophique qu’il soit vraiment blessé, l’Eneco Tour et la Vuelta, qui commencent dans quelques jours, sont les priorités pour lui cette saison.

Plus de peur que de mal,
Greipel se relève, le colosse est solide…

Il tente de repartir, mais il ne pourra pas revenir sur la tête, on est trop près de l’arrivée
A l’avant, le peloton est un peu désorganisé, on ne sait plus trop qui est là et qui n’y est pas.
Albasini est bien placé, avec
Renshaw et
Cavendish dans sa roue. Boonen est très fort aujourd’hui, il lance le sprint de loin et prend vite quelques longueurs. Très beau sprint de
Renshaw pour lancer la fusée
Cavendish, le britannique fait parler sa pointe de vitesse, il remonte très vite les coureurs devant lui, revient à hauteur de Boonen…
Renshaw continue son effort, il se met cette fois dans la roue de
Cavendish, une place dans les 10 sur cette classique compte aussi pour lui… mais, étrangement,
Cavendish coince un peu dans les tous derniers mètres. Surprise, Paul Martens, le puncheur allemand de la Rabobank, qui n’est pourtant pas un vrai sprinter, parvient à sauter Boonen sur la ligne, et il l’emporte !

Déception pour nous, on comptait bien faire 1 et 2 avec
Cavendish et
Greipel… mais on devra se contenter de la 3° et 4° place avec
Cavendish et
Renshaw.
Deuxième classique cette saison à laquelle participe
Cavendish (après Milan San-Remo), et 2° fois qu’il y prend une 3° place au sprint.
1. Martens (RAB)
2. Boonen (QST)
3.
Cavendish (HTC)4.
Renshaw (HTC)5. Steegmans (RSH)
6. Gavazzi (LAM)
7. Rojas (GCE)
8. Hammond (CTT)
9. Van Avermaet (OPL)
10. Burghardt (BMC)
Les relations entre Cavendish et Greipel ne se sont pas améliorées après la course, au contraire, car à la question d’un journaliste « Pensez-vous que Greipel puisse vous battre au sprint ? » Cav’ a répondu « Peut-être faudrait-il déjà qu’il arrive à rester sur son vélo jusqu’à la ligne d’arrivée ».