4 Juin 2010, 19h40, Salle de réception de Hôtel des Bruyères, Lunéville, Etat de Moselle, Lamborée.
La salle de réception de l'Hôtel des Bruyères avait été transformée en cantine et recevait pour une fois les équipes Champey et Magic RPM au quasi-grand complet, manquant seulement six coureurs de Champey retenus au Luxembourg pour le Tour de l'état ainsi qu'Arnaud, parti rencontrer l'impératrice Byzantine. Il y avait aussi ce soir des invités prestigieux : Fabian Cancellara comme au bon vieux temps, Cadel Evans, Esteban Lloda et Carlos Sastre. Le Général était aussi présent, trônant à la table d'honneur aux côtés de sa femme Gemma, d'Olivia Etxebarria, de sa soeur jumelle Anna-Sophia, et de sa soeur ainée Donastia Mestia Shabran de Candor, son époux Willem-Guntran d'Orange-Nassau, issu de la famille royale des Provinces-Unies, ainsi que les trois enfants, les deux cyclistes de l'ESEG Douai, Germinianus et Arcadius Shabran de Candor, ainsi que leur petite soeur, Melilia âgée de 16 ans. Le repas se déroulait dans une grande agitation, chacun cherchait à savoir les nouvelles des autres, les coureurs regardaient presque tous Fabian d'un air méfiant ou avec colère, certains avaient même essayé de lui régler son compte, bien vites arrêtés dans leur entreprise par les soldats lamboréens omniprésents. Car la présence de plusieurs membres de la famille du général l'avait forcé à appeler plus d'hommes pour la protection, il ne souhaitait pas que ses proches courent le moindre danger. Le Général se leva alors, il semblait vouloir parler. De sa voix grave et autoritaire, la voix du capitaine retentit dans la salle.
CAPITAINE : SILEEEEEENCE !!
Tous se retournèrent vers le général dans un silence de mort. Le Capitaine regarda le Général un sourire de satisfaction aux lèvres. Le Général se retourna alors vers l'assemblée.
GENERAL : Camarades ... Nous vivons aujourd'hui des heures difficiles ici même, en Lamborée, et dans les autres nations du monde. Chacun de vous essaye d'apporter sa pierre à l'édifice en faisant ce qu'il semble juste, et je vous applaudis pour cela. Vous pourriez vous contenter d'être des sportifs, mais vous pensez au delà, et c'est très honorable. J'ai clairement vu la colère de beaucoup d'entre vous envers Fabian Cancellara. Nous avons tous vécu les évènements passés en Lamborée comme une grave trahison, moi même, j'ai même espéré un jour me retrouver face à lui et l'exécuter de mon arme et si vous connaissez mon histoire, ne pensez pas que ce genre de pratique soit par pur plaisir. Mais je pense que malgré tout, Fabian a le droit de s'expliquer. Si il a eu le courage de venir jusqu'ici, ce n'est pas par hasard. Je souhaiterai donc lui confier expressément la parole. Fabian s'est à vous.
Fabian se leva discrètement, visiblement un peu craintif des réactions. Les regards pesaient sur lui, mais tous semblaient prêts à l'écouter, peut être avant de lui jeter une assiette ou une chaussure.
FABIAN : Heum ... Bonsoir ... Je vois que si vos yeux étaient des fusils, je serai déjà gisant sur le sol ...Mais je remercie le Général pour sa sagesse et la possibilité qu'il me donne. Oui, j'ai participé à la sortie de l'Arche d'Alliance des eaux de Tibériade, oui, j'ai plus ou moins commandé l'abandon dans les eaux de plusieurs d'entre vous. C'est condamnable, mais j'aimerai vous exposer ma version des faits. De nombreux chevaliers de Tibériade sont morts cette année, décimant les forces de l'ordre, notre membre le plus charismatique Aristonikos a disparu, et je suis devenu, du jour au lendemain, le leader des chevaliers, et ce il y a moins d'un mois. Lorsque je suis arrivé à Tibériade, les gars m'ont laissé entendre qu'il ne souhaitait pas partager nos découvertes avec vous. Cette quête est devenue pour eux l'assurance de l'accès à la puissance. J'ai été moi aussi aveuglé par la disparition de ma famille, je vous tenais pour responsable de tout cela, j'ai perdu mes sentiments le jour où elles ont disparu, je suis devenu comme beaucoup des miens, un homme sans pitié. Nous avons récupéré l'Arche d'Alliance. Et là tout c'est compliqué. On m'a désigné comme étant le Mahdi pour avoir tiré l'arche des eaux, mais c'est une erreur, celui qui a trouvé l'Arche et qui l'a touché le premier puis qui fut le premier à vraiment le sortir de l'eau, c'est Frantisek Rabon, c'est lui qui a hérité du pouvoir de l'arche. L'arche est incrusté de gemmes, il a manipulé mon esprit affaibli pour me forcer à prendre la responsabilité du crime et le rôle de Mahdi face aux médias. Frantisek est devenu dangereux aujourd'hui, il est aveuglé par son pouvoir. J'ai réussi à m'échapper de son influence en allant sur Mars, mais les autres sont restés sous son influence.
GÉNÉRAL : As-tu des preuves de ce que tu avance Fabian ? Ou est ce un de tes plans pour nous tromper à nouveau ?
FABIAN : Des preuves ? J'ai essayé d’empêcher Erik de prendre la clé de Diamant dans l'antre de Gabriel pour éviter la contamination sur Terre ! Mais Erik ne m'a pas écouté.
CAPITAINE : QUoi ??? C'est de ta faute tout ce b*rdel carthaginois ?
ERIK : Faites gaffe les mecs ... Je peux vous mettre un carnage indescriptible ...
FABIAN : Et je vous conseille de l'écouter ... Sa clé est la plus puissante seule ...
ERIK : Et c'est normal ... Mais franchement, imaginez ce pouvoir entre les mains d'un dingue comme l'autre Frantisek, ou encore comme le Général ... Autant qu'il tombe dans les mains d'un homme censé.
CAPITAINE : SOLDATS ! ATTRAPEZ LE !
Les soldats se dirigèrent vers Erik, mais celui ci disparaît brusquement.
CAPITAINE : OU EST IL ?
ERIK : Ici.
Le Capitaine se retourna et se retrouva face à Erik. Erik lui envoya son poing directement dans le visage. Le Capitaine tomba à la renverse, prit par surprise.
ERIK : Je vous avez dis de ne rien tenter ...
GENERAL : Retournez à votre place ...
ERIK : Bien sur ...
Erik disparut à nouveau et revint à sa place.
GENERAL : Supposons que tu dis vrai Fabian ... Que veux tu faire maintenant ?
FABIAN : Je souhaiterai vous aider comme avant pour avancer dans notre quête, et qu'en échange vous m'aidiez à retrouver ma famille !
GENERAL : Nous allons y réfléchir ...
FABIAN : Merci Général.
GENERAL : Tu peux t'asseoir.
Fabian s'assit, le Général restait debout et lança un regard vers les soldats à la porte.
GENERAL : Soldats ! Faites entrer Gabriel ...
Les grandes portes de la salle s'ouvrirent et des soldats tractant une cage transparente s'avancèrent. Gabriel était stoïque dans cette cage, regardant droit vers le Général. Lorsqu'ils arrivèrent à six mètres de la table du Général, ils s'arrêtèrent, restant sur les côtés prêts à tirer par sécurité.
GÉNÉRAL : Alors voilà celle qu'on appelle Gabriel ... Je ne m'attendais pas à ça ...
GABRIEL : Comme toujours ... Vous les humains imaginez le pouvoir dans les mains de mâles dominants ... Vous êtes si pathétiques ...
GÉNÉRAL : Certes, sur ce point, nous sommes d'accord ... Mais, je pense que vous nous devez des réponses ...
GABRIEL : Des réponses ? Les humains ne méritent aucune réponse, mais si j'en donnait, vous seriez dans un grand embarras monsieur le Général ...
GÉNÉRAL : De quoi parlez vous ?
GABRIEL : Et si je disais a vos convives la vérité sur votre compte ... La vérité sur les origines ...
GÉNÉRAL : Arrêtez ça ... Pas de chantage avec moi !
GABRIEL : Ne faites pas l'innocent monsieur le Général ... Vous savez comme moi qu'il n'y a pas que des impurs dans cette salle ...
GÉNÉRAL : Soldats ! Empêchez là de parler !
GABRIEL : Vous pensez pouvoir m'arrêter ? Si je suis ici, c'est que j'ai rusé ... Vous pensiez vraiment que je peux être stoppée par un simple mortel doté d'une relique ? Il n'aura jamais le pouvoir que je possède !
L'un des soldats tapa sur le clavier placé au bas de la cage de verre, soudain, la cage se fissura ...
SOLDAT : Général ! Nous avons un problème ! Elle va ...
BRRRIIING !
La cage se brisa en morceaux, l'un d'eux transperça le corps du soldat.
GABRIEL : Désolé mon chou ...
Les soldats déchargèrent leurs armes sur Gabriel, mais elle n'était pas touchée, elle descendait calmement de son piédestal, piétinant le pauvre soldat agonisant, puis d'un simple geste, elle renvoya les balles vers leurs expéditeurs, tous s'écroulant dans un bain de sang.
GABRIEL : Mon cher Général ...
Gabriel s'approcha peu à peu du Général dans sa démarche magnifiquement chaloupée.
GABRIEL : Tant de fois, ils ont essayé de vous abattre ... Personne ... Personne n'a jamais réussi ...
GÉNÉRAL : Vous êtes responsable des tentatives de meurtres à mon égard ? Pourriture !
GABRIEL : Restons polis ... Si j'étais dans ce coup ... penses tu que tu serais encore en vie aujourd'hui ? Le monde ne se résume pas à un seul antagonisme ... Ils veulent te tuer ... Tant que je serais là ... Ils échouerons ...
GÉNÉRAL : De qui parlez vous ?
GABRIEL : D'ils ... Mais je ne peux te révéler leur véritable identité ... Sache que ce que as en toi vaut plus que toute la richesse du monde ... Personne ne se comprends ici bas ...
GÉNÉRAL : Soyez plus claire ! Je ne comprends pas un traître mot !
GABRIEL : Chacun reste sur ses idées basiques ... Les anges se battent contre Satan et contre les démons de Ba'al, Babylone se bat pour son impératrice, chaque ordre se bat pour son idéal ... Mais il y a une part de tout cela que vous semblez tous occulter ... Et quand vous vous rendrez compte de votre sottise ... Le mal sera fait ...
GÉNÉRAL : Ce n'est pas beaucoup plus net pour moi !
GABRIEL : Samaël vous aide depuis le début ... Moi même je vous aide Général ... Ba'al s'oppose à tous, mais là est son trait le plus intrinsèque ... Mais qu'est le plus dangereux ? Celui qui parle ou celui qui garde le silence ? Celui que vous connaissez ou celui dont vous ignorez la quête ? Celui que nous mêmes, gardiens de la force blanche, nous tentons de détruire depuis des siècles ... En vain ...
GÉNÉRAL : Je ne peux pas vous croire ! Vous mentez ! Vous êtes le mal !
GABRIEL : Si nous sommes le mal ... Tu es le mal !
GÉNÉRAL : C'est un mensonge !
GABRIEL : Dans ton sang ! Dans ton sang brille la même lumière que dans le mien ! Tu es comme moi ! Tu es comme nous ! Tu n'es pas impur ! Ils veulent notre lumière ! Ils veulent nous la voler ! Ils veulent écraser notre supériorité ! Tout ce que je te dis est vrai ! Je ne suis pas ton ennemie ! Je suis ta protectrice !
GÉNÉRAL : Et les infectés ? Et la contamination ? Les attaques d'anges ?
GABRIEL : Tu dois le comprendre ! Tu le comprendras !