
Graph Staff
- Messages: 2788
- Inscrit le: 10 Juil 2009, 19:54
- Localisation: Lille / Sümeg / Ghimeș-Făget
- Pseudo GameCenter: Deaddisco
Jeudi 7 Juillet 2011, 7h45, Prison royale d'Orléans.
Allongé dans sa piteuse cellule, celui que l'on appelait autrefois le Général, devenu le matricule 616, gardait un regard vide sur le plafond décrépi. Là, l'humidité se condensait sur la croûte blanc sale, comme suant des moisissures noires qui s'épanouissaient dans la crasse. La chaleur était étouffante malgré les orages réguliers, et l'air ne passait que très peu au travers des petites aérations. Le Général lui même n'était plus si vaillant, il semblait avoir vieilli d'une dizaine d'année, sérieusement amaigri, la barbe sombre contrastant avec ses cheveux blonds en bataille, tel un Robinson perdu sur une île coupée du monde par des murs infranchissables de tempêtes irréelles. Soudain, dans la morosité du matin, un bruit se fit entendre à la porte attirant l'attention du Général. L'épaisse porte métallique s'ouvrit alors dans un grincement arrachant et laissant apparaître une violente lumière. Dans cette lumière, trois silhouettes se profilaient, deux étaient celles des gardiens, celle du milieu appartenait à un homme athlétique mais visiblement lié. Le gardien, un pur royaliste, interpella irrespectueusement l'ancien chef d'état.
GARDIEN : Hé ! Le Coco ! T'as un nouveau p'tit copain ...
Le nouveau venu fut jeté sur le sol grouillant de cafards de la cellule, assisté par un violent coup de matraque dans la pliure des genoux.
GARDIEN : On vous a à l'oeil ... Au moindre faux pas, on vous fait passer un sale quart d'heure !
La porte se referma dans son grand bruit d'acier froid, sous le crachat du nouveau compagnon de cellule de Francescus Xaveri. Ce dernier tendit une main vers l'homme agenouillé pour le saluer.
GENERAL : Bienvenue en enfer ...
Le jeune homme leva doucement les yeux, encore fatigués par les lumières pointées sur lui lors de l'interrogatoire musclé qu'il avait subit auparavant, et saisit la main du Général.
BASTIEN : Merci ... Je suis Bastien Herpeyrou, footballeur au Real Saragosse ... Enfin avant que je ne sois dénoncé par un camarade pour activité anti-monarchique ...
GENERAL : Hé bien ... Je te laisse prendre le lit du haut, j'ai mes habitudes sur celui du bas.
BASTIEN : Heu ... D'accord ...
Bastien n'avait pas reconnu le Général, il se leva et observa la pièce étroite avant de se retourner vers le Général couché.
BASTIEN : Et toi ... T'es là pourquoi ?
GENERAL : J'étais le chef de la nation la plus puissante et la plus admirée au monde ... Mais aujourd'hui, je ne suis plus qu'un assassin ...
BASTIEN : Le Général ??
Bastien semblait étonné et paniqué à la fois.
BASTIEN : Vous êtes le Général ??
GENERAL : Je l'étais ...
BASTIEN : Excusez moi de mon manque de respect en vous tutoyant ... Je ...
GENERAL : Ici, on est tous sur le même plan ... Ne t'excuse pas ... Et je comprends, même mon chien ne reconnaîtrait plus mon odeur ...
BASTIEN : On murmure que vous avez été exécuté dehors ! Je suis heureux de voir qu'il s'agit d'une fausse information !
GENERAL : Si ils pouvaient ... Ils l'auraient fait ! Mais de toute façon, être ici, c'est pire qu'être mort ...
BASTIEN : J'ai vu que certains membres de votre famille ont rejoins l'entourage de Judith ... Je suis désolé ...
GENERAL : Oui ... Ma soeur Katarina a préféré suivre son Montfort de mari dans la cour royale ... Ma grand mère s'est subitement rapprochée de Judith, sa petite fille ... Ma femme vit désormais avec un vieux lord anglais proche de Judith, un gars de l'Ordre de Saint George ... Et moi ... Je suis bloqué ici ... Sans rien pouvoir faire ... Alors qu'au dehors, monarchistes se réjouissent de mon emprisonnement ou de ma présumée mort, et camarades révolutionnaires se partagent ce qui me restait de pouvoir ...
BASTIEN : J'ai toujours été fidèle a votre parole Général ... Et vous savez ? Je n'ai rien à perdre ... Ils m'ont volé ma vie. Je suis destiné à être poignardé sous les douches ou pendu après un procès pantomime. Vous ne pouviez pas rêver d'un compagnon de cellule plus décidé à sortir de ce trou que moi ...
GENERAL : Je confirme ta vision de ton avenir probable ... Moi ils ont essayé de m'égorger sous la douche ... La lame a cassé.
BASTIEN : On doit trouver un moyen de sortir d'ici ! Vivants !
Forumeur de l'année 2011
Rejoignez ma page fan facebook !
Mon Récit Mon showroom DeviantART
"A vaincre sans bibine, on triomphe sans boire." - Le Cidre.
Rejoignez ma page fan facebook !
Mon Récit Mon showroom DeviantART
"A vaincre sans bibine, on triomphe sans boire." - Le Cidre.