
Briefing des leaders avant le TDF
Moi : « Mark, Tony, Tejay et Peter, je vous ai convoqué pour mettre au clair vos rôles sur le tour de France. »
Mark : « Comment ça, il est pas clair mon rôle ? On revient sur les échappées, on me replace en tête de peloton, Renshaw lance le sprint, je passe tout le monde et je remporte l’étape. Et le maillot vert à la fin. Tu attends quoi d’autre de moi, que je rentre dans les 10 premiers du général ? Que je porte les bidons ? »
Moi : « Non, bien sûr. Mais avec vous 4 comme leaders, ça ne va pas être évident à gérer, il faut en discuter au préalable. »
Mark : « Autant dire les choses clairement, c’est pas mon genre de tourner au tour du pot : cette histoire de 4 leaders, c’est n’importe quoi. Tu as déjà vu d’autres équipes avec 4 leaders pour le tour ? Non, bien sûr, c’est de la folie. Surtout quand tu as le meilleur sprinter du peloton dans l’équipe et qu’il faut un maximum d’équipiers pour mener la chasse. Parce que, comme d’habitude, ça sera à nous de faire tout le boulot, les autres équipes vont pas travailler alors que je suis la grand favori des sprints. »
Moi : « On ne peut pas vraiment faire autrement, Tony, Peter et Tejay ont chacun la légitimité pour revendiquer la place de leader pour le général. Peter est celui qui a fait le meilleur résultat de l’équipe sur le tour, avec sa très belle 5° place l’an dernier. Mais Tony a terminé devant lui sur le tour de Suisse, et ce tour taillé pour rouleurs avec ses 4 CLM, c’est la chance de sa vie de faire un podium, voire de l’emporter. Et Tejay vient de terminer 3° du Giro, il est le seul à avoir fait un podium sur un grand tour. »
Tejay : « Pour être honnête moi aussi, j’aimerais bien sûr jouer le général et je suis très honoré que l’équipe me fasse confiance, mais ce Giro a été compliqué, je ne suis pas certain non plus de tenir les 3 semaines du tour au maximum de ma forme. »
Mark : « Et on fait comment avec seulement 5 équipiers ? On aura droit à un chacun ? Qu’il y ait un coureur de l’équipe qui soit protégé et vise le général, pas de problème. Qu’il y en ait deux, c’est déjà beaucoup, mais à la limite. Par contre, 3, c’est… débile.Ca ne me laisse que 3 coureurs pour mener la chasse sur les étapes de plaine, 2 pour m’emmener dans le final. »
Moi : « Justement, parlons-en, que je vous explique le rôle de chacun. Gretsch et Martin Velits feront le plus gros du boulot pour mener la chasse. Sivtsov un peu moins, faut aussi qu’il puisse accompagner nos leaders en montagne, mais il s’occupera des bidons en plaine et, s’il y a besoin, il aidera Gretsch et Martin Velits. Comme poissons-pilotes pour Mark dans le final, on aura Alex Rasmussen et Renshaw. Mais Rasmussen pourra aussi participer à la chasse avec Gretsch, Martin Velits et Sivtsov si les échappées nous donnent du fil à retordre. Quant à Tony, Peter et Tejay, selon les circonstances et l’état de forme des équipiers dans les derniers kilomètres des étapes de plaine, vous pourrez aussi aider Cav, en faisant le train. Mais l’un ou l’autre, une fois de temps en temps, il ne faudra surtout pas que vous y laissiez trop d’énergie. »
Mark : « Ouais, j’ai compris le truc, le plus important est le général, pas de remporter avec moi un maximum d’étapes et le maillot vert. Tu préfères avoir 3 coureurs dans les 15 plutôt que 7 étapes et le maillot vert. En sélectionnant Eisel et Goss, on aurait pu avoir un super-train dans le final. Avec Eisel, Goss et Renshaw qui m’emmènent, j’aurais été imbattable. Mais tu ne prends pas Eisel et Goss parce que tu privilégies les rouleurs pour le CLM par équipe, et tu ne me laisses pas suffisamment d’équipier pour les étapes de plaine. Tu ne sais absolument pas si tu pourras faire un podium, un top 5 ou un top 10 au final, c’est l’inconnue, alors que ce qui est sûr, c’est qu’avec une équipe taillée pour mener la chasse et m’emmener au sprint, tu es assuré d’un nouveau maillot vert et de remporter un grand nombre d’étapes. Mais toi, tu as choisi la solution la moins sûre. Et je suis vraiment déçu par ton choix. Ca ne compte pas toutes les victoires d’étape que j’ai apporté à l’équipe sur le tour ces dernières années ? Bob qui me file pas de prime, déjà, ça me restait en travers de la gorge, mais là, je te le dis tout net, je pense vraiment à quitter l’équipe. Sky m’a fait une super offre, la seule raison qui me ferait rester chez HTC, c’est d’avoir une super équipe pour m’emmener, mais si j’ai même plus ça…»
Moi : « Attends, bien sûr que t’auras une équipe très forte. Mais ces nombreux CLM, c’est vraiment une chance inespérée de faire un podium sur le tour, ou même de l’emporter. L’année prochaine, tu auras de nouveau une équipe entière à ton service, avec juste un leader pour le général. »
Mark : « Mouais, c’est ce que tu dis. Mais je vois bien que Bob et toi fantasmez de plus en plus sur le général du tour de France. Et vous êtes une équipe américaine, vous privilégierez un coureur américain comme Tejay maintenant qu’il montre qu’il peut jouer le général du tour. Alors que chez Sky, ils privilégieront forcément le meilleur coureur britannique, moi. Il y aura juste cet idiot de Wiggins en coureur protégé, puisqu’il croit qu’il peut remporter le tour, mais le reste de l’équipe travaillera vraiment pour moi. »
Moi : « Bon, on est un peu hors-sujet, là, c’est pas le moment de parler transferts, on verra ça en temps voulu, et on te fera une proposition… en attendant, revenons-en au sujet… »
Mark : « Ouais, je sais, je t’ennuie, les sprints, tu t’en fous, c’est le général qui t’importe »
Moi : « Arrête de dire n’importe quoi, bien sûr que les sprints restent une priorité… »
Tony : « Faudrait tout de même définir un leader principal pour le général. Sinon, on fait quoi, dans les montées ? Personne ne roule pour les autres ? Si je me retrouve avec Peter et Tejay dans le groupe des favoris en chasse derrière Schleck et Contador, on fait quoi, tout le monde travaille pareillement pour revenir ? Personne ne travaille et on laisse faire les autres ? Est-ce qu’il y en aura un ou deux qui travailleront un peu plus pour le leader principal ? »
Moi : « En fait, c’est la course qui tranchera. On verra au fur et à mesure, qui grimpe le mieux, qui a le plus de chance de l’emporter en fonction des écarts avant le dernier CLM. Si l’un de vous perd beaucoup de temps et n’a plus beaucoup de chances de terminer sur le podium, il pourra se mettre au service des autres. Et travailler pour Cav sur les étapes de plaine. »
Peter : « Et si l’un de nous perd du temps en première semaine sur chute, bordure, ou n’est pas encore en très grande forme au début de tour, est-ce qu’il pourra ensuite tout de même jouer sa carte, tenter de s’échapper de loin pour reprendre du temps ? »
Moi : « Oui, bien sûr. Sauf sur les étapes dont l’arrivée est favorable à Cav, ou là, personne ne s’échappe, le but est qu’on arrive au sprint. »
Tony : « Je pense quand même qu’il faudrait un leader principal. Sinon, c’est trop le foutoir. »
Moi : « Logiquement, ce serait plutôt Peter. Celui qui nous a offert notre meilleure place sur le tour, qui a vraiment axé sa saison sur cet objectif, qui peut perdre le moins de temps dans les montées et assurer dans les chronos. »
Tony : « C’est pas vraiment la réponse que j’attendais, mais je comprends, et c’est mieux d’avoir un leader n°1. »
Peter : « Il y a tout de même une chose qui me laisse perplexe. Tu as dit que l’équipe n’aurait pas à rouler en montagne, parce que, contrairement à Contador ou Andy Schleck, on n’est pas les « grands favoris ». Mais avec ce long CLM par équipes, on peut prendre pas mal de temps, et se retrouver nettement en tête du général. On fait quoi, alors ? Parce que les autres équipes vont nous attaquer, et compter sur nous pour mener la chasse même en montagne. »
Moi : « Dans l’idéal, il faudrait que sur les premières étapes de montagne, un baroudeur prenne beaucoup de temps et s’empare du maillot, un maillot qu’on pourra récupérer en 3° semaine sur les étapes les plus dures. Mais on ne travaillera pas en montagne, aux Leopard et Saxo-Bank de faire le boulot. Ils ne travaillent déjà pas sur les étapes de plaine, ils ne vont pas rester attentistes dans les montées. Votre but, c’est de suivre les meilleurs le plus loin possible, et de prendre du temps dans les chronos. »
Tony : « Mais on s’expose tout de même à un risque, les autres savent qu’on ne pourra pas travailler en montagne parce qu’on travaille beaucoup sur les étapes de plaine, ils vont en profiter, nous attaquer et nous faire rouler. »
Moi : « N’en déplaise à Mark, c’est l’avantage d’avoir 3 coureurs pouvant viser le général. Si des favoris tentent de nous attaquer de loin, il y en a toujours un parmi vous 3 qui pourra se glisser dans l’échappée, et les marquer. On ne va pas jouer sur la défensive, avec une équipe qui contrôle en montagne et des leaders qui suivent ou attaquent dans le final, ni dans une logique d’offensive, il ne faut pas durcir la course, il y a de meilleurs grimpeurs que vous, mais dans une logique de contre-offensive. A tour de rôle, pour ne pas que l’un de vous gaspille trop d’énergie, vous devrez contrer les coureurs dangereux qui tentent de s’échapper. Sauf, bien sûr, si un coureur dangereux a un coup de folie et part seul de très loin, ne vous grillez pas pour rien. Voilà, j’espère que vous y voyez un peu plus clair, et bonne chance à vous quatre pour le tour, un tour que l’on espère historique pour l’équipe, avec au moins une place sur le podium – si possible sur la plus haute marche – le maillot vert, et de nombreuses victoires d’étapes ! »
Moi : « Mark, Tony, Tejay et Peter, je vous ai convoqué pour mettre au clair vos rôles sur le tour de France. »
Mark : « Comment ça, il est pas clair mon rôle ? On revient sur les échappées, on me replace en tête de peloton, Renshaw lance le sprint, je passe tout le monde et je remporte l’étape. Et le maillot vert à la fin. Tu attends quoi d’autre de moi, que je rentre dans les 10 premiers du général ? Que je porte les bidons ? »
Moi : « Non, bien sûr. Mais avec vous 4 comme leaders, ça ne va pas être évident à gérer, il faut en discuter au préalable. »
Mark : « Autant dire les choses clairement, c’est pas mon genre de tourner au tour du pot : cette histoire de 4 leaders, c’est n’importe quoi. Tu as déjà vu d’autres équipes avec 4 leaders pour le tour ? Non, bien sûr, c’est de la folie. Surtout quand tu as le meilleur sprinter du peloton dans l’équipe et qu’il faut un maximum d’équipiers pour mener la chasse. Parce que, comme d’habitude, ça sera à nous de faire tout le boulot, les autres équipes vont pas travailler alors que je suis la grand favori des sprints. »
Moi : « On ne peut pas vraiment faire autrement, Tony, Peter et Tejay ont chacun la légitimité pour revendiquer la place de leader pour le général. Peter est celui qui a fait le meilleur résultat de l’équipe sur le tour, avec sa très belle 5° place l’an dernier. Mais Tony a terminé devant lui sur le tour de Suisse, et ce tour taillé pour rouleurs avec ses 4 CLM, c’est la chance de sa vie de faire un podium, voire de l’emporter. Et Tejay vient de terminer 3° du Giro, il est le seul à avoir fait un podium sur un grand tour. »
Tejay : « Pour être honnête moi aussi, j’aimerais bien sûr jouer le général et je suis très honoré que l’équipe me fasse confiance, mais ce Giro a été compliqué, je ne suis pas certain non plus de tenir les 3 semaines du tour au maximum de ma forme. »
Mark : « Et on fait comment avec seulement 5 équipiers ? On aura droit à un chacun ? Qu’il y ait un coureur de l’équipe qui soit protégé et vise le général, pas de problème. Qu’il y en ait deux, c’est déjà beaucoup, mais à la limite. Par contre, 3, c’est… débile.Ca ne me laisse que 3 coureurs pour mener la chasse sur les étapes de plaine, 2 pour m’emmener dans le final. »
Moi : « Justement, parlons-en, que je vous explique le rôle de chacun. Gretsch et Martin Velits feront le plus gros du boulot pour mener la chasse. Sivtsov un peu moins, faut aussi qu’il puisse accompagner nos leaders en montagne, mais il s’occupera des bidons en plaine et, s’il y a besoin, il aidera Gretsch et Martin Velits. Comme poissons-pilotes pour Mark dans le final, on aura Alex Rasmussen et Renshaw. Mais Rasmussen pourra aussi participer à la chasse avec Gretsch, Martin Velits et Sivtsov si les échappées nous donnent du fil à retordre. Quant à Tony, Peter et Tejay, selon les circonstances et l’état de forme des équipiers dans les derniers kilomètres des étapes de plaine, vous pourrez aussi aider Cav, en faisant le train. Mais l’un ou l’autre, une fois de temps en temps, il ne faudra surtout pas que vous y laissiez trop d’énergie. »
Mark : « Ouais, j’ai compris le truc, le plus important est le général, pas de remporter avec moi un maximum d’étapes et le maillot vert. Tu préfères avoir 3 coureurs dans les 15 plutôt que 7 étapes et le maillot vert. En sélectionnant Eisel et Goss, on aurait pu avoir un super-train dans le final. Avec Eisel, Goss et Renshaw qui m’emmènent, j’aurais été imbattable. Mais tu ne prends pas Eisel et Goss parce que tu privilégies les rouleurs pour le CLM par équipe, et tu ne me laisses pas suffisamment d’équipier pour les étapes de plaine. Tu ne sais absolument pas si tu pourras faire un podium, un top 5 ou un top 10 au final, c’est l’inconnue, alors que ce qui est sûr, c’est qu’avec une équipe taillée pour mener la chasse et m’emmener au sprint, tu es assuré d’un nouveau maillot vert et de remporter un grand nombre d’étapes. Mais toi, tu as choisi la solution la moins sûre. Et je suis vraiment déçu par ton choix. Ca ne compte pas toutes les victoires d’étape que j’ai apporté à l’équipe sur le tour ces dernières années ? Bob qui me file pas de prime, déjà, ça me restait en travers de la gorge, mais là, je te le dis tout net, je pense vraiment à quitter l’équipe. Sky m’a fait une super offre, la seule raison qui me ferait rester chez HTC, c’est d’avoir une super équipe pour m’emmener, mais si j’ai même plus ça…»
Moi : « Attends, bien sûr que t’auras une équipe très forte. Mais ces nombreux CLM, c’est vraiment une chance inespérée de faire un podium sur le tour, ou même de l’emporter. L’année prochaine, tu auras de nouveau une équipe entière à ton service, avec juste un leader pour le général. »
Mark : « Mouais, c’est ce que tu dis. Mais je vois bien que Bob et toi fantasmez de plus en plus sur le général du tour de France. Et vous êtes une équipe américaine, vous privilégierez un coureur américain comme Tejay maintenant qu’il montre qu’il peut jouer le général du tour. Alors que chez Sky, ils privilégieront forcément le meilleur coureur britannique, moi. Il y aura juste cet idiot de Wiggins en coureur protégé, puisqu’il croit qu’il peut remporter le tour, mais le reste de l’équipe travaillera vraiment pour moi. »
Moi : « Bon, on est un peu hors-sujet, là, c’est pas le moment de parler transferts, on verra ça en temps voulu, et on te fera une proposition… en attendant, revenons-en au sujet… »
Mark : « Ouais, je sais, je t’ennuie, les sprints, tu t’en fous, c’est le général qui t’importe »
Moi : « Arrête de dire n’importe quoi, bien sûr que les sprints restent une priorité… »
Tony : « Faudrait tout de même définir un leader principal pour le général. Sinon, on fait quoi, dans les montées ? Personne ne roule pour les autres ? Si je me retrouve avec Peter et Tejay dans le groupe des favoris en chasse derrière Schleck et Contador, on fait quoi, tout le monde travaille pareillement pour revenir ? Personne ne travaille et on laisse faire les autres ? Est-ce qu’il y en aura un ou deux qui travailleront un peu plus pour le leader principal ? »
Moi : « En fait, c’est la course qui tranchera. On verra au fur et à mesure, qui grimpe le mieux, qui a le plus de chance de l’emporter en fonction des écarts avant le dernier CLM. Si l’un de vous perd beaucoup de temps et n’a plus beaucoup de chances de terminer sur le podium, il pourra se mettre au service des autres. Et travailler pour Cav sur les étapes de plaine. »
Peter : « Et si l’un de nous perd du temps en première semaine sur chute, bordure, ou n’est pas encore en très grande forme au début de tour, est-ce qu’il pourra ensuite tout de même jouer sa carte, tenter de s’échapper de loin pour reprendre du temps ? »
Moi : « Oui, bien sûr. Sauf sur les étapes dont l’arrivée est favorable à Cav, ou là, personne ne s’échappe, le but est qu’on arrive au sprint. »
Tony : « Je pense quand même qu’il faudrait un leader principal. Sinon, c’est trop le foutoir. »
Moi : « Logiquement, ce serait plutôt Peter. Celui qui nous a offert notre meilleure place sur le tour, qui a vraiment axé sa saison sur cet objectif, qui peut perdre le moins de temps dans les montées et assurer dans les chronos. »
Tony : « C’est pas vraiment la réponse que j’attendais, mais je comprends, et c’est mieux d’avoir un leader n°1. »
Peter : « Il y a tout de même une chose qui me laisse perplexe. Tu as dit que l’équipe n’aurait pas à rouler en montagne, parce que, contrairement à Contador ou Andy Schleck, on n’est pas les « grands favoris ». Mais avec ce long CLM par équipes, on peut prendre pas mal de temps, et se retrouver nettement en tête du général. On fait quoi, alors ? Parce que les autres équipes vont nous attaquer, et compter sur nous pour mener la chasse même en montagne. »
Moi : « Dans l’idéal, il faudrait que sur les premières étapes de montagne, un baroudeur prenne beaucoup de temps et s’empare du maillot, un maillot qu’on pourra récupérer en 3° semaine sur les étapes les plus dures. Mais on ne travaillera pas en montagne, aux Leopard et Saxo-Bank de faire le boulot. Ils ne travaillent déjà pas sur les étapes de plaine, ils ne vont pas rester attentistes dans les montées. Votre but, c’est de suivre les meilleurs le plus loin possible, et de prendre du temps dans les chronos. »
Tony : « Mais on s’expose tout de même à un risque, les autres savent qu’on ne pourra pas travailler en montagne parce qu’on travaille beaucoup sur les étapes de plaine, ils vont en profiter, nous attaquer et nous faire rouler. »
Moi : « N’en déplaise à Mark, c’est l’avantage d’avoir 3 coureurs pouvant viser le général. Si des favoris tentent de nous attaquer de loin, il y en a toujours un parmi vous 3 qui pourra se glisser dans l’échappée, et les marquer. On ne va pas jouer sur la défensive, avec une équipe qui contrôle en montagne et des leaders qui suivent ou attaquent dans le final, ni dans une logique d’offensive, il ne faut pas durcir la course, il y a de meilleurs grimpeurs que vous, mais dans une logique de contre-offensive. A tour de rôle, pour ne pas que l’un de vous gaspille trop d’énergie, vous devrez contrer les coureurs dangereux qui tentent de s’échapper. Sauf, bien sûr, si un coureur dangereux a un coup de folie et part seul de très loin, ne vous grillez pas pour rien. Voilà, j’espère que vous y voyez un peu plus clair, et bonne chance à vous quatre pour le tour, un tour que l’on espère historique pour l’équipe, avec au moins une place sur le podium – si possible sur la plus haute marche – le maillot vert, et de nombreuses victoires d’étapes ! »