25 Sep 2010, 14:11
Je me trompes peut-être mais je pense que la posture "champions de l'anti-dopage" prise par les organisteurs du Tour de France limite grandement leur courage dans l'élaboration des étapes. Faire trop difficile encouragerait le dopage, ce discours a été prononcé et reste en arrière plan.
En outre, le Tour de France, dans l'esprit des organisateurs, est presque autant un spectacle visuel que sportif. Parfois, j'ai l'impression que les impératifs de la TV, routes dégagées et assez larges pour le passage des motos (et de la caravane) prend le pas sur l'intérêt sportif.
Mais, je pense tout de même que les organisateurs manquent d'audace. Pour m'amuser à créer des parcours fictifs, je penses qu'il y a de belles étapes de moyenne montagne, voire de montagne tout court à faire dans le Massif Central ou les Vosges. Bien plus que de simples étapes de transition. Et dans les Alpes, les impératifs télévisuels cités plus hauts forcent les organisateurs à emprunter pratiquement les mêmes cols et les mêmes arrivées en altitude. Il faut des routes larges et des stations. Le très symbolique Mont Ventoux pourrait aussi ne pas être une simple courses de côte. Il y a de quoi faire autour (Montagne de Lure entre autre, mais la Provence de façon générale est aussi intéressante), il est possible d'innover...
En fait l'élaboration du parcours du Tour de France se résume souvent à qui je mets en premier ? Pyrénées ou Alpes ? Mais il y a d'autres Massifs (je comprends pas pourquoi la Corse n'est pas exploitées) et les possibilités de faire des étapes vallonées sélectives sont tout de même nombreuses. Certes les plus haut cols seront toujours dans les Alpes et les Pyrénées, mais ce n'est pas toujours là que les gros écarts se font. Le dernier Tour de France en est le parfait exemple. Si on évacue les incidents de course, c'est sur l'étape des pavés (c'est vrai particulière) et à Mende que les plus gros écart ont été faits. D'ailleurs, si on veut de la bataille, je pense qu'il faut des difficultés et donc des écarts majeurs dès le début de course. Pourquoi pas un départ en Corse avec une belle étape de montagne dès la deuxième ou troisième étape. Je me suis amusé à en faire une pour PCM et je peux vous dire qu'elle n'avait rien à envier à celles des Alpes.
Enfin, il faut bien voir une différence majeur entre le Giro et le Tour. Les enjeux, financiers, de prestige, de notoriété ne sont pas les mêmes. Alors que dans le Giro, les leaders sont plutôt libérés, dans le Tour, ils sont inhibés intrinséquement ou sous les ordres des managers. Andy Schleck (que pourtant j'aime bien) en est le parfait exemple, "Monsieur j'attaque la prochaine étape, c'est promis j'ai un plan".
La fiction n'a aucun sens, mais je suis sur que vous mettez le peloton des années 1970-1980 dans les étapes d'aujourd'hui et le spectacle serait tout autre. Question de mentalité... et d'intérêt financiers. Et ceci est valable pour l'évolution de presque tous les sports.