roudou83 a écrit:si on pouvait résumer une course en 1 ligne de calcul ça se saurait.
Il n’empêche que cet indicateur est utilisé et il permet d'avoir une vision partielle de la réalité, il est utilisé car il est jugé pertinent par la communauté scientifique. Il ne faut pas reprocher l'usage des VO2MAX, il les rend lisible et compréhensible une problématique pour le plus grand nombre : les journalistes ont le devoir de nous informer par le biais d'articles restrictifs niveau explication, sinon autant lire des revues scientifiques au p'ti déj!
Démonter la limite des 410W c'est mignon, mais explique moi avec des faits pour quelle raison cette limite moyenne devrait évoluer (certains peuvent aller plus haut grace à leur physiologie avantageuse sans apport exogène), même si elle pouvait évoluer ça serait bien mince et en admettant une marge d'erreur, ça en fait un paquet de mutants dans le peloton malgré la correction de ce taux...!
Ce serait bien si on pouvait tout résumer en une ligne, mais c'est quand même mieux de détailler, ça évite après qu'on vous prête de mauvaises intentions parce que les gens lisent de travers.
La puissance est un indicateur à priori très intéressant, puisqu'il intervient dans la préparation des cyclistes. Je doute que ce ne soit que par simple effet de mode qu'on l'utilise pour juger de la progression et de la forme atteinte et planifier les entrainements. Pour le reste, sa valeur en course reste essentiellement indicative, d'autant plus que sa méthode de calcul artisanale approxime de nombreux paramètres pour une erreur moyenne qui rend la limite caduque et biaise la chasse aux tricheurs. A 5% d'erreur, on la repousse à 430, ça commence à être difficile pour classer les mutants et les hommes. Par contre, ça donne tout de même une excellente approximation de la performance, de quoi comparer
Je ne suis simplement pas un ayatollah du chiffre. Je ne considère pas cette limite humaine comme un radar qui doit flasher dès qu'elle est dépassée, sans tenir compte au minimum des conditions initiales. Prenons un exemple avec un coureur bien sous tout rapport, à qui on peut accorder le bénéfice du doute sans trop se forcer, Sandy Casar. En 2006, il a connu une excellente année qui l'a vu entrer dans le top 10 du Giro. Au cours de cette épreuve, sa performance moyenne se situe à 390W sur l'ensemble des derniers cols d'étape, avec un pic à 413W au Monte Bondone (montée sèche). Son record de l'époque (et certainement toujours d'actualité) fut atteint à l'Alpe d'Huez, lors du chrono de 2004, avec 416W. Doit-on donc considérer Sandy Casar dans la catégorie des mutants car il a franchi deux fois la limite, lors de courses qui ont vu une performance moyenne globale plus élevée que le reste ? On peut facilement vérifier pour le Monte Bondone qui correspond à un pic pour tous les coureurs mesurés ce jour-là, en moyenne 20W supplémentaires par rapport au San Pellegrino (avant-dernière étape de montagne comprenant 4 ascensions, Staulanza, Fedaia, Pordoi et San Pelligrino)
On se retrouve donc avec un nombre de coureurs variables qui dépassent les 410W et une puissance moyenne fluctuante selon les étapes. Doit-on y voir un début de piste pour une relation entre la topographie de l'étape et la valeur mesurée de la puissance ? Pour continuer sur ce point, Portoleau et Vayer avaient fait en 2006 une étude des Ardennaises. Il s'agit ici de montées bien différentes, n'offrant que quelques minutes d'effort tout au plus. On y observe donc des scores bien plus élevés, 550W pour les meilleurs. L'étude offrait en conclusion que la PMA de ces "mutants" se montait à 550W pendant 7 minutes, que l'on pouvait relier à une excellente VMA de 97,6 mL/min/kg. Cette valeur est légèrement inférieure à ce que Contador devait développer pour atteindre 490W à Verbier, une montée tout de même plus longue de 20 minutes. A capacité physiologiques égales, on observe donc un lien incontestable entre la durée de l'effort et le résultat brut.
Cette limite de 410W devient donc totalement dépendante des conditions dans lesquelles on l'a mesuré. Cette limite n'est donc absolument pas valable pour tirer des conclusions sur le dopage en mesurant la puissance dans les monts ardennais. Là, il faudrait plutôt du 500W au minimum. De même, on peut en conclure que cette limite reste discutable selon la nature de l'effort et qu'elle correspond en théorie à un maximum dans l'hypothèse pratiquement la plus dure (1 long col précédé de deux ascensions du même calibre). Tout ça met à rude épreuve les conclusions simplistes que l'on peut tirer de cette limite >410=dopé. Je n'ai par contre nullement l'intention de la contredire pour en fixer une nouvelle plus haute, ni de vouloir faire passer tout le peloton pour des coureurs réglos, simplement l'intention d'éviter de juger aveuglément la performance en comparant un chiffre brut.